Île latine au milieu d’un océan slave » (Nicolae Iorga), la Roumanie moderne tire ses origines des anciens pays des Thraces et des Daces conquis par l’empire romain. Elle fut ensuite un royaume de l’Empire byzantin dont les Roumains ont hérité leur religion, avant que ne soient créées les principautés médiévales de Transylvanie, Valachie et Moldavie et le « Vieux Royaume » roumain issu de l’union des principautés danubiennes. Faire un voyage culturel en Roumanie avec Arts et Vie, c’est donc retrouver les différentes strates de cette culture à la fois slave et latine, des vestiges daces aux églises byzantines, des villages saxons de Transylvanie aux églises peintes à fresques de Moldavie. Majestueux et millénaires, les paysages des hautes forêts de hêtres des Carpates ou des vastes lacs du delta du Danube classés au patrimoine mondial de l’Unesco se découvrent au gré de croisières ou de randonnées. Perchées sur les monts d’Orastie, les forteresses daces ont été construites aux premiers siècles av. et apr. J.-C.Elles offrent un style unique d’architecture défensive, à la croisée du monde classique et de l’âge de fer tardif en Europe.
Au nord de la Moldavie, vous découvrirez les huit églises couvertes de fresques extérieures et intérieures qui ont été classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Construites de la fin du XVe siècle à la fin du XVIe siècle, elles offrent des peintures murales inspirées de l’art byzantin qui charment par la rigueur de leur composition, l’élégance de leurs lignes et l’harmonie de leurs coloris. L’église du monastère de Suceviţa est la seule à montrer une représentation, rare, de l’échelle de saint Jean Climaque.
Un voyage culturel vous mènera aussi en Valachie à la découverte du monastère d’Horezu. Fondé en 1690 par le prince Constantin Brancovan, le monastère de Horezu, en Valachie, ce chef-d’œuvre de style « Brancovan » se distingue par la pureté et l’équilibre de son architecture, la finesse de sa sculpture et la richesse de ses peintures murales et de ses icônes. Dans une région montagneuse au nord de la Roumanie se dessinent les silhouettes hautes et étroites des églises en bois de Maramures, exemples remarquables d’une architecture religieuse et vernaculaire en bois qui mêle traditions religieuses orthodoxes et influences gothiques.
La Roumanie est également connue pour son tourisme « vampirique », comme Bram Stoker s’inspira du voïvode Vlad III Basarab, surnommé « l’Empaleur » pour créer son personnage du comte Dracula. Vous pourrez ainsi visiter le château de Bran, construit par les chevaliers teutoniques au début du XIIIe siècle et devenu par la suite la propriété des Habsbourg. Tout comme le château de Hunedoara, il est associé improprement à Vlad l’Empaleur : seules les ruines de la citadelle de Poenari, entre les Carpates et la plaine du Danube, peuvent lui être associées. Quant à la ville médiévale de Sighişoara, où il serait né, son centre historique fondé par des artisans et marchands saxons de Transylvanie suffit seul à la visite et a été classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. C’est un exemple remarquable de ville fortifiée, située à la frontière entre la culture latine de l’Europe centrale et la culture byzantine orthodoxe de l’Europe du sud-est. Bucarest, la capitale, sera enfin, une étape obligée d’un voyage culturel en Roumanie. Si la ville a souffert à la fois d’un grand tremblement de terre et des destructions massives du régime communiste, elle abrite encore en son sein quelques vestiges d’importance.
Ainsi de la Curtea Veche, cour résidence princière datant du XVe siècle transformée en musée, ou encore l’église Stavropoleos achevée en 1724 et restaurée au début du XXe siècle. L’identité architecturale de la ville est également marquée par l’Art Nouveau et par ses constructions organiques et colorées ainsi que par les créations de l’architecte Ion Mincu, qui fit du neuf avec de l’ancien, en puisant aux sources du folklore et de l’architecture vernaculaire roumaine.
