Europe

La vieille Europe est toujours jeune et continue d’attirer des visiteurs venus du monde entier puiser aux sources d’une culture universelle. L’Europe est riche et diverse : redécouvrez-la avec Arts et Vie !

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France
Le Centre historique minier de Lewarde, en Nord-Pas-de-Calais

Par Amandine Shirley-Levy

Bienvenue au Centre historique minier de Lewarde à la rencontre de la riche histoire des mines du Nord-Pas-de-Calais. Installé au-dessus de l’ancienne fosse Delloye, le centre vous transportera dans l’univers de la mine, depuis son riche musée jusqu’au coeur même des galeries souterraines. Enfilez votre casque, prenez votre pioche et partez à la rencontre des couloirs sinueux des mines de Lewarde !

Un peu d’histoire

Situé à Lewarde sur la fosse Delloye, le Centre historique minier fut l’un des principaux lieux d’extraction de charbon de France. Son filon ayant été exploité pendant près de 3 siècles, c’est à l’initiative des Houillères qu’en 1984 le bâtiment est converti en un lieu de conservation de la mémoire minière de la région. Le Centre historique minier de Lewarde vous accueille dans ses 8 000 m2 à la découverte du patrimoine minier du Nord-Pas-de-Calais.

Les expositions permanentes, sur les traces du charbon et des mines

À l’origine du charbon, le Carbonifère

À l’intérieur du site, sous l’immense plafond de verre, se trouve l’exposition permanente portant sur cette incroyable aventure industrielle qu’est l’extraction du charbon. La visite débute ainsi par une première thématique : “À l’origine du charbon, le Carbonifère”. Nous y apprenons comment durant cette période géologique d’il y a environ 300 millions d’années, le charbon s’est formé en quantité jamais égalée jusqu’alors. Le processus de création nous y est expliqué, de la nécessité d’une forêt dense se développant en zone marécageuse jusqu’au processus lent de transformation du bois en charbon.   

Les trois âges de la mine

Cette seconde exposition nous présente au travers de nombreuses maquettes comme ont évolué les différents sites miniers de la région au cours des 270 ans d’exploitation et d’extraction du charbon.

La vie dans la cité minière

Acteur principal de la vie dans la mine, le mineur est évidemment au cœur de cette exposition. Le musée offre une déambulation au travers de différents décors, plongeant le visiteur dans des reconstitutions historiques de l’intérieur des corons (ces habitations mises à la disposition des mineurs par les compagnies d’extraction). La visite se prolonge dans différentes pièces du bâtiment reconstituant comme à l’origine le bureau du directeur, celui du géomètre ou encore du comptable chez lequel les femmes des ouvriers venaient chercher “la quinzaine” (le salaire des mineurs, qui était versé tous les 15 jours). Différents loisirs sont également présentés, du jeu de quilles à la colombophilie (lancer de colombes) qu’affectionnaient tant les mineurs pendant leur temps de repos.

Le cheval et la mine

N’oubliez pas de passer par les écuries de la mine ! Membre à part entière de l’équipe de minage, le cheval a grandement participé à l’extraction du charbon. Servant principalement à tirer les wagons, ces animaux passaient souvent leur vie entière au fond des galeries. Vous pourrez ainsi visiter les écuries et découvrir des archives étonnantes telles que des photographies illustrant la descente verticale des chevaux au fond des mines. Cette exposition permet de rendre hommage à ces animaux fidèles amis des mineurs, accompagnant leur travail et leurs peines. 

La visite des galeries

La salle des pendus

Si les expositions permanentes du musée sont riches en histoire, le Centre historique minier de Lewarde offre également une expérience immersive au cœur des galeries souterraines. Avant ce grand voyage au cœur de la mine, empruntez comme le mineur d’autrefois le chemin menant au travail. Traversez tout d’abord la salle des pendus, cette incroyable salle de bain au plafond de laquelle sont suspendus les vêtements des ouvriers. Pensé pour faciliter le nettoyage de la pièce, ces crochets volants permettaient également de déposer du savon et des vêtements propres. Une fois vêtus, les mineurs se dirigeaient vers la lampisterie : à chaque début de service les ouvriers venaient chercher la lampe qui leur était attitrée afin de s’éclairer dans les mines sombres mais également de prévenir grâce à l’intensité de la flamme les coups de grisou.

Les mines

Une fois votre charlotte et votre casque de mineur sur la tête, vous êtes fin prêt à emprunter l’ascenseur en direction des mines. Avec ses 450 m de galeries visitables, la mine vous offre une découverte à travers le temps, de son chantier d’époque “Germinal” au XXe siècle, date des dernières exploitations de la mine. Au programme : une marche longeant les chemins de fer à la recherche du précieux or noir. Entre le bruit assourdissant du travail des machines, l’étroitesse des galeries et les reconstitutions grandeur nature du travail des mineurs, vous apprendrez avec votre guide tout ce qu’il faut savoir sur l’extraction du charbon. De nombreux sujets seront ainsi traités, telles que les maladies des mineurs, les accidents du travail, les règles de sécurité au sein de la mine ou encore les différentes avancées technologiques des outils de minage.

Le Centre historique minier de Lewarde constitue ainsi une immersion captivante dans l’histoire minière du Nord-Pas-de-Calais. En visitant le musée et en parcourant les galeries souterraines, vous plongerez dans l’authentique ambiance des mines, découvrant les défis, les avancées technologiques et les réalités parfois sombres qui ont marqué cette industrie au travers des âges.

À découvrir lors de l’escapade en France : Lille et les musées du Nord

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Pologne
Fiche pays – Pologne

La Pologne, un pays à l’histoire tumultueuse

Par Amandine Shirley-Levy

Empreinte d’un passé tumultueux, la Pologne a joué un rôle crucial dans l’histoire de notre Europe. Tantôt Allemande, Russe, Prusse ou encore Autrichienne, elle fut envahie et partagée entre de nombreux pays tout au long de son existence. Berceau de nombreux génies de la musique et des sciences, tels que Nicolas Copernic, Marie Curie ou encore Frédéric Chopin, la Pologne possède un patrimoine culturel et historique exceptionnel qui ravira les férus d’histoire.

CARTE D’IDENTITÉ

Capitale : Varsovie

Superficie : 307 236 km2

Nombre d’habitants : 37 655 000 (en 2022)

Fuseau horaire : GMT +1 en hiver et GMT +2 en été (pas de décalage horaire avec la France)

Monnaie : le zloty polonais (PLN)

Langue : le polonais

Météo : la Pologne abrite un climat extrême avec des hivers très froids sous la neige et des étés très chauds

LES INCONTOURNABLES DE LA POLOGNE

Cracovie, de son château à sa place de marché médiévale

Capitale de la Pologne pendant 5 siècles et lieu de couronnement de nombreux rois, Cracovie est l’une des plus anciennes villes de Pologne. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1978, Cracovie abrite en son sein des bâtisses historiques mêlant architecture moyenâgeuse et style néoclassique.

Cœur de la ville, la place de marché est la plus grande place médiévale d’Europe. Avec sa basilique à l’imposante façade, son beffroi haut de 70 mètres et sa halle aux draps aux étalages de mille couleurs, la place de marché saura convaincre les amoureux d’histoire en quête d’authenticité.

Non loin de là, au sommet de la colline, découvrez le château de Wawel, édifice au style gothique et première résidence des rois de Pologne. Gare toutefois au dragon, symbole de la ville, qui garde la grotte sous la colline depuis des siècles.

Malbork, un vestige de l’ordre Teutonique

Pour continuer la visite des sites moyenâgeux, rendez-vous à Malbork. Classé au patrimoine de l’Unesco, le château de Malbork est un édifice médiéval gothique typique en briques rouges à l’architecture unique. Habité par l’ordre teutonique, ces moines-guerriers en croisade contre les Prussiens, cette forteresse incarne avec majesté ces expéditions militaires meurtrières.

Mémoire d’une guerre au camp d’Auschwitz-Birkenau

Dès le XIIe siècle, de nombreux Juifs se sont installés en Pologne, alors pays d’accueil et de tolérance. La Seconde Guerre mondiale va toutefois marquer un tournant tragique dans l’histoire polonaise. Sous le joug nazi et stalinien, de nombreux citoyens vont être parqués dans des ghettos et déportés dans des camps de travail, de concentration ou d’extermination. Juifs, prisonniers de guerre, artistes, opposants politiques, Tziganes, homosexuels ou résistants ; Polonais, Soviétiques, Tchèques, Allemands, Français ou Autrichiens… y trouvèrent ainsi la mort.

Difficile ainsi de ne pas se rendre sur ce lieu de mémoire, connu de tous pour les atrocités qui s’y sont perpétrées : le camp d’Auschwitz-Birkenau. Une visite poignante qui vous entraînera dans les ruines des camps de la mort où chaque pas vous ramène au poids de cette tragédie. Si l’expérience est difficile, le devoir de mémoire s’impose en chacun de nous afin que plus jamais l’histoire ne se répète.

La mine de sel de Wieliczka

Principal lieu d’extraction de sel pendant 700 ans, la mine de Wieliczka est un labyrinthe authentique ayant fasciné de nombreux visiteurs au fil des siècles. Classé à l’Unesco, la mine nous offre un paysage souterrain unique orné d’impressionnantes stalactites de sel et de beaux motifs façonnés par la nature. Vous pourrez également apprécier, au cours de votre visite, le travail des mineurs-sculpteurs dans les différentes chapelles et chambres creusées à même la roche. Une excursion qui ravira les férus de géologie et d’histoire minière.

LE COUP DE CŒUR DE NOTRE SPECIALISTE

Amandine Shirley-Levy, assistante d’édition

« Si Cracovie a tant à nous offrir en termes d’architecture, ce sont avant tout les légendes et les traditions ancestrales qui font tout le charme de cette ville médiévale. Non loin de la place du marché, du haut de la basilique Sainte-Marie, vous aurez peut-être la chance, comme moi, d’entendre un son de trompette, l’hejnal, s’élever du haut de l’édifice. Tradition vieille de 8 siècles, les trompettistes de Cracovie poussent la chansonnette à chaque heure du jour comme de la nuit en hommage à leur prédécesseur, mort en 1241 après avoir prévenu du haut de sa tour les habitants de l’arrivée imminente des Tartares, et traversé par une flèche avant même d’avoir terminé son morceau. En mémoire de ce héros, les trompettistes de la tour s’arrêtent encore aujourd’hui avant la fin de la mélodie. »

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Italie
La Biennale d’architecture de Venise

Par Emmanuelle Bons

Le 20 mai prochain s’ouvrira la 18e édition de la Biennale d’architecture de Venise en plein cœur de la Cité des doges. Cet événement d’envergure internationale, résolument tourné vers demain comme l’indique son titre Le laboratoire du futur, s’interrogera non seulement sur l’avenir de l’architecture mais aussi celui de la planète, en se focalisant sur des problématiques à la fois environnementales et sociétales. Ce grand rendez-vous des aficionados de la création sera en effet l’occasion de rassembler le travail de 64 nations, venues présenter leurs innovations et leur point de vue sur le monde.

À lire également : Il faut sauver Venise

La Biennale de Venise, qu’est-ce que c’est ?

Organisée tous les deux ans, la Biennale de Venise rassemble sous forme d’expositions, de spectacles, de projections… toutes les formes d’expression artistique possibles, venues du monde entier. Les représentants de tous les pays participants concourent afin de remporter des prix aussi prestigieux que le Lion d’or de la Mostra pour le cinéma. La Biennale d’architecture se tient tous les 2 ans en alternance avec celle consacrée à l’art contemporain.

Quand est-elle née ?

C’est en 1893 que la municipalité de Venise eut l’idée de créer une exposition biennale d’art afin de célébrer les 25 ans de mariage du roi Humbert Ier et de Marguerite de Savoie. Ce projet ne verra le jour que 2 ans plus tard, sous le nom d’Exposition internationale d’Art de la Cité de Venise. À cette époque, fut construit le premier pavillon (aujourd’hui pavillon central) au cœur des jardins créés dans le quartier de Castello par Napoléon Bonaparte. Des pavillons nationaux destinés à accueillir les œuvres des différents pays participants furent édifiés par la suite à ses côtés dans les jardins d’Arsenal, avant que la Biennale n’investisse toute la ville.

Devenue une entité autonome en 1930, la Biennale d’art a également vite été rejointe par l’Exposition de musique contemporaine (1930), l’Exposition internationale d’art cinématographique (1932), ainsi que la Biennale de théâtre (1934), d’architecture (1980) et de danse (1999). La Cité des doges sert donc de point de convergence de tous les arts dont les pratiquants se retrouvent autour de thématiques propres à chaque époque.

Quoi de neuf en 2023 ?

Pour sa 18e édition, la Biennale d’architecture a choisi de mettre en lumière le continent africain dont les émissaires représenteront près de la moitié des participants. La commissaire Lesley Lokko, romancière et architecte, ghanéenne et écossaise, a souhaité renverser les codes du milieu de l’architecture, essentiellement blanc et dominé par la pensée occidentale, en plaçant l’Afrique au cœur de l’événement. Des problématiques à la fois humaines ou sociétales seront soulevées, avec notamment l’évocation des flux migratoires, mais aussi des questions environnementales. Selon le président de Biennale Roberto Cicutto : « Elle [Lesley Lokko] part de son continent d’origine, l’Afrique, pour en raconter toutes les crises – historiques, économiques, climatiques et politiques – et dire : “Nous avons connu beaucoup des événements qui sont en train de se produire dans le reste du monde. Alors rencontrons-nous pour comprendre où nous nous sommes trompés jusqu’à présent et comment affronter le futur.” »

 

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France
Le musée des Confluences de Lyon – France

Par Flavie Thouvenin

Depuis son ouverture en 2014, il s’est imposé, en à peine 10 ans d’existence, comme un incontournable dans le paysage culturel lyonnais… Le musée des Confluences figurait naturellement en tête de mon programme lors d’une récente escapade dans la capitale des Gaules ! Plus de 650 000 visiteurs ne s’y sont pas trompé l’an passé, et près de 5 millions depuis sa création : ce musée à la convergence des sciences naturelles et des sciences humaines est assurément l’un des plus fascinants de l’Hexagone, servi par un parcours muséographique exceptionnel mêlant les disciplines et les supports.

Un écrin pour le savoir

Situé dans le quartier de La Confluence, à la pointe sud de la presqu’île de Lyon, au confluent de la Saône et du Rhône, ce gros vaisseau, comme surgit des eaux, surprend par sa forme étonnante et sa façade multi-facettes aux vitres miroitantes. Conçu par le cabinet autrichien CoopHimmelb(l)au, ce « bâtiment paysage » aux dimensions imposantes (190 m de long pour 90 m de large, et 41 m de hauteur), mérite à lui seul le détour et ravit les amateurs d’architecture ! Pensé comme un pont, composé ainsi d’importants éléments en porte-à-faux, le musée se découpe en 3 grands ensembles : le Socle, qui soutient la structure, le Cristal, qui accueille le hall vitré monumental, et le Nuage qui abrite les collections permanentes et les expositions temporaires. Une véritable prouesse architecturale !

Aux origines

La genèse du musée remonte aux débuts des années 2000 avec l’amorce du projet : faire fusionner les collections du muséum d’Histoire naturelle, du musée Guimet et du Musée colonial – trois musées aujourd’hui disparus – et le fonds venu des missions catholiques de l’Œuvre de Propagation de la Foi de Lyon. L’idée est de mettre en dialogue les sciences – à la fois sciences naturelles, sciences humaines et sciences dures – afin d’apporter un éclairage pluridisciplinaire sur l’histoire du vivant et de l’humanité : un musée à la confluence des savoirs, dont le nom reflète, outre sa localisation, la mission qu’il s’est donné.

Une machine à remonter le temps

À l’intérieur, l’exposition permanente est organisée en 4 espaces qui se déploient sur 3350 m: il n’en fallait pas moins pour faire le récit de l’histoire de l’humanité !

La première partie “Origines : les récits du monde” fait entrer le visiteur dans le vif du sujet en tentant de répondre à la question que nous nous posons tous : “d’où venons-nous ?”. Un véritable voyage dans le temps, en quête de nos origines ! Trois reconstitutions grandeur nature d’hominidés, saisissantes, amorcent la réflexion, puis nous passons de l’origine de l’homme à l’origine des espèces, depuis nos cousins les grands singes à l’exceptionnelle variété d’espèces mammifères, jusqu’aux plus petites formes de vie du fin fond des océans, premières traces du vivant sur Terre.

L’aile de l’évolution, parenthèse pendant ce premier parcours, qui conserve notamment l’impressionnant squelette fossile du mammouth de Choulans, permet de mieux appréhender la théorie de l’évolution des espèces de Darwin.

Ensuite, c’est un voyage qui nous entraîne aux confins de l’univers qui nous attend, depuis notre galaxie jusqu’au Big Bang, dans une scénographie qui fascine petits et grands.

Au cœur du vivant

Après la question de nos origines, l’espace suivant, intitulé “Espèces, la maille du vivant” se demande “qui sommes-nous ?”, interrogeant notre place dans la grande chaîne du vivant et les liens complexes qui nous unissent aux autres espèces. Momies de chats de l’Égypte antique, totémisme australien, animisme inuit, opposition entre nature et culture en Occident… l’évocation des représentations symboliques chez l’homme et sa place particulière au sein du monde vivant entrent en résonance avec la question de son impact sur la nature et la biodiversité, au cœur des préoccupations écologiques actuelles.

Une mosaïque de sociétés

La partie suivante, “Société, le théâtre des hommes”, met en lumière la complexité des sociétés humaines, leur organisation, les échanges entre les groupes, et leur formidable pouvoir créatif. On est fasciné par l’incroyable diversité des sociétés et civilisations, et la beauté des collections d’outils, instruments, armurerie, objets d’art modelés, taillés, ciselés, décorés jusqu’au goût du détail… Depuis les temps reculés jusqu’à la modernité, on comprend l’importance des échanges entre les groupes – qu’ils soit culturels, monétaires, techniques, scientifiques… – et leurs rôles essentiels dans le progrès. L’homme, depuis toujours, est un être d’innovation, il créé.

Au-delà du vivant

Il n’est pas de société qui ne se soit pas posé la question de la mort, de la vie après la mort, du rapport au défunt. Ainsi, dans ce quatrième et dernier espace, “Éternités : visions de l’au-delà”, la visite se poursuit par un dernier voyage qui met en perspective ce questionnement universel : après la vie, que devenons-nous ? Où allons-nous ? Les exemples de rites funéraires issus de cultures amérindiennes et africaines, et la fascinante collection d’égyptologie, point d’orgue final de ce parcours, interrogent le passage du monde des vivants à celui des morts et éclaire notre besoin viscéral de spiritualité.

Le vivant naît, vit, et meurt, puis renaît, dans un cycle infini : la visite du musée se termine sur un ultime questionnement, “que léguons-nous ?”, nous rappelant l’incroyable fragilité du vivant et l’absolu nécessité de le préserver.

À découvrir lors de nos escapades « Lyon et la fête des Lumières » et « Lyon à la Saint-Sylvestre »

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France
Petite histoire des parcs nationaux français

Par Marie Lagrave
Publié originellement dans le Plus #164 (Automne 2021)

Suite à l’invention, en 1872, du premier parc national au monde – Yellowstone –, de nombreux pays vont emboîter le pas aux États-Unis et fonder leurs propres parcs nationaux. En France, s’il faut attendre 1963 pour que soit institué le premier – celui de la Vanoise –, c’est l’aboutissement d’une longue série de réflexions et de projets, dont certains ébauchés avant même la création de Yellowstone. S’écartant du modèle américain, 11 parcs nationaux “à la française” verront le jour, non sans mal. Souhaités par une certaine élite, ils auront beaucoup de difficultés à se faire accepter de la population locale, malgré un objectif de valorisation du territoire et de développement durable.

À lire également : À l’origine des parcs nationaux : les États-Unis

Les peintres de Barbizon et la forêt de Fontainebleau

En France, pendant longtemps, la nature sauvage ne sera pas du tout valorisée, au contraire : il faut la domestiquer, la contrôler, la rendre utile et agréable. Mais ce regard commence quelque peu à peu à changer quand, à partir des années 1820, plusieurs peintres s’installent dans le village de Barbizon, à la lisière de la forêt de Fontainebleau. La peinture en extérieur commence tout juste à se développer, et les paysages naturels deviennent un sujet en vogue. Fontainebleau, de par sa proximité avec Paris, est le terrain de jeu parfait pour ces jeunes avant-gardistes.

À découvrir lors de la journée culturelle : Barbizon et Fontainebleau

Théodore Rousseau – chef de file du mouvement – et ses compagnons se battent alors contre les coupes rases afin de pouvoir continuer à peindre les arbres qu’ils affectionnent. Ils obtiennent en 1853 que 624 ha soient préservés de l’exploitation en tant que “série artistique” : c’est le premier « site naturel protégé » de France. Et si l’appellation a depuis disparu (ainsi que la protection qu’elle offrait), elle a sans doute influencé la conception du parc national de Yellowstone – elle aussi initiée par des peintres –, puis l’institution d’autres espaces protégés en France.

Les associations touristiques et l’éphémère parc de la Bérarde

L’avènement du parc national de Yellowstone connaît rapidement un retentissement mondial. C’est un immense succès, qui fait de la nature un espace de loisirs et un patrimoine à préserver. Nombreux sont alors ceux qui souhaitent voir l’invention américaine dupliquée en France.

Deux associations seront particulièrement influentes : le Club Alpin Français (association de sports de montagne) et le Touring Club de France (association à but touristique, au départ à bicyclette, puis qui s’est élargie à d’autres activités). En 1913 est créé, à leur initiative, l’Association des parcs nationaux de France et des colonies. La même année est inauguré, dans les Alpes, le parc de la Bérarde, qui obtiendra officieusement le statut de parc national, avant de péricliter peu à peu faute de moyens (la Première Guerre mondiale éclate l’année suivante) et face à l’opposition de la population locale, qui refuse les contraintes liées au parc. Il renaîtra néanmoins bien plus tard – en 1973 – sous le nom de parc national des Écrins.

Les premiers parcs nationaux français… dans nos colonies

La première tentative de création d’un parc national sur le sol français s’étant soldé par un échec, c’est vers les colonies que se tournent les associations. Avec leur aide et le soutien de l’administration des Eaux et Forêts, 10 parcs nationaux seront créés en Algérie entre 1923 et 1930, afin de “protéger les beautés naturelles et les curiosités scientifiques de la colonie, et de favoriser le tourisme”. Ces terres sont donc soustraites à la chasse, aux pâturages, à l’exploitation forestière… et de nombreux aménagements touristiques y sont installés. Par la suite, plusieurs parcs et réserves seront créés sur un modèle similaire dans de nombreuses colonies françaises.

De multiples conflits autour des parcs nationaux

Ensuite, plusieurs visions des parcs nationaux cohabitent et s’affrontent. Pour certains, un parc doit permettre un équilibre entre la préservation de la nature et les activités rurales traditionnelles (agriculture, pâturages, chasse…). Pour d’autres, un parc national est avant tout une marque, un attrait touristique, qui va supporter le développement des communes alentour, dans un contexte marqué par la pauvreté et l’exode rural. D’autres, enfin, estiment qu’un parc doit être un refuge inaliénable pour la vie sauvage, où l’homme serait exclu.

Mais en France métropolitaine, les projets stagnent et les échecs se multiplient. La création de parcs nationaux se heurte à plusieurs difficultés. D’abord, toutes les terres sont habitées, cultivées, ou utilisées d’une manière ou d’une autre. Instaurer un parc dans un lieu revient donc à spolier les habitants de cet espace, en restreignant les activités qui peuvent s’y déployer. Ce qui soulève, localement, une vive opposition.

La loi de 1960 et les premiers parcs nationaux de France

Face à ces conflits, il faudra attendre 1960 pour qu’une véritable loi soit proposée afin d’initier la création de parcs nationaux. La solution qui va être proposée est d’aménager, à l’intérieur de chaque parc, des secteurs distincts avec des statuts différents. La zone principale, le cœur de parc, sera ouverte au public mais encadrée par des mesures strictes ; des réserves intégrales pourront y être instaurées, où la seule présence humaine autorisée sera celle des scientifiques et chercheurs ; puis, une zone périphérique permettra de développer un dynamisme touristique et de maintenir l’activité agricole.

L’objectif est de donner aux territoires classés parcs nationaux une forte visibilité au niveau national et international, d’y mener une politique de protection du patrimoine naturel et culturel afin de pouvoir le transmettre aux générations futures et d’y intégrer des programmes pédagogiques.

Sept parcs nationaux seront inaugurés sur ce modèle entre 1963 et 1989 : quatre en haute-montagne (la Vanoise, les Pyrénées, les Écrins et le Mercantour), un en moyenne-montagne (les Cévennes), un dans un archipel (Port-Cros, au large du Lavandou) et un en outre-mer (la Guadeloupe).

La réforme de 2006 et la seconde vague de création de parcs

En 2006, une loi va venir réformer les parcs nationaux, dans l’objectif d’ouvrir le dialogue avec les collectivités territoriales, souvent opposées aux projets de parcs dans leur proximité.

La principale nouveauté est l’introduction d’une charte, que les communes aux alentours pourront accepter ou non, afin de former une “aire d’adhésion” au parc national. Construite en concertation avec les différents acteurs du territoire, cette charte permet d’impliquer davantage les populations locales et de créer une continuité écologique.

Suite à cette réforme, quatre nouveaux parcs nationaux seront créés : en Guyane (2007), à La Réunion (2007), dans les calanques de Marseille (2012) et, récemment, dans les forêts de Champagne et Bourgogne (2019).

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Les parcs nationaux de France avec Arts & Vie

Le parc national des Écrins

Glaciers, lacs d’altitude et hauts sommets enneigés, torrents, vallées verdoyantes et pâturages fleuris : voici les promesses du parc national des Écrins. Entre Isère et Hautes-Alpes, sept vallées à l’identité marquée sont protégées par le parc, qui a notamment permis la réintroduction du bouquetin des Alpes.

À découvrir lors d’un séjour dans la résidence Arts et Vie de Serre-Chevalier

Le parc national des Calanques

Le fabuleux massif des Calanques, avec ses falaises abruptes et ses criques sublimes, est protégé par l’appellation parc national depuis 2012. Le parc, qui comprend les calanques, mais aussi les archipels du Frioul et de Riou, l’île Verte et le cap Canaille, ainsi qu’une aire maritime, permet de protéger cet écosystème particulièrement riche et fragile, notamment face à la pression urbaine liée à sa proximité avec Marseille.

À découvrir avec l’escapade en France : Marseille et les calanques de Cassis

Le parc national de la Guadeloupe

Le parc national de la Guadeloupe s’étend sur la quasi-totalité de Basse-Terre ainsi que sur une belle partie de Grande-Terre. Il a vocation à protéger son massif montagneux et sa forêt tropicale qui abritent une biodiversité très riche, dont une faune et une flore endémiques. Les fonds marins font également l’objet d’une étroite surveillance afin de préserver l’écosystème fragile des récifs coralliens.

À découvrir avec le circuit aux Antilles : Découvertes antillaises

Le parc national de La Réunion

Représentant presque la moitié de la superficie de l’île, le parc national de La Réunion est situé en son centre. C’est là que s’y concentrent ses richesses naturelles : les cirques de Mafate, de Salazie et de Cilaos ainsi que le Piton de la Fournaise. C’est également une réserve importante de la biodiversité : de par son caractère insulaire, La Réunion abrite de nombreuses espèces endémiques, végétales comme animales.

À découvrir dans le circuit à La Réunion : Balades à La Réunion

Pour en savoir plus :

Une série de 4 épisodes sur l’histoire du parc de la Vanoise, sur France Culture

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Allemagne
99 Luftballons, un hymne à la paix sur fond de Guerre Froide

99 Luftballons de Nena, un hymne à la paix sur fond de Guerre Froide

Par Flavie Thouvenin

Nena Gabriele Susanne Kerner 99 Luftballons german song
Gabriele Susanne Kerner, dite Nena, chanteuse et leader du groupe Nena, dans le clip vidéo de 99 Luftballons © Epic Records

Il est de ces chansons qui se font le témoin d’une époque, des pages les plus sombres d’un chapitre de l’histoire que l’on s’impatientait de tourner mais dont les paroles continuent, bien des années après, de résonner dans la mémoire collective. Aujourd’hui encore, dès les toutes premières notes et ses premières paroles (« Hast du etwas Zeit für mich ? Dann singe ich ein Lied für dich », vous vous souvenez ?) , 99 Luftballons rappelle à notre souvenir les années 80 dans leur splendeur, dans toute leur nostalgie comme dans leurs moments les plus obscurs…

À lire également : Goodbye, Lenin ! – voyage au temps de la RDA

Naissance d’un tube

Sortie en 1983 en Allemagne de l’Ouest, 99 Luftballons est une chanson du groupe Nena menée par la chanteuse au surnom éponyme, Gabriele Susanne Kerner, qui jouit depuis l’année précédente d’un petit succès national depuis son premier single, Nur geträumt. Lors de la préparation du premier album du groupe, l’idée initiale de 99 Luftballons est venue à Karlo Carges, le guitariste, qui en a écrit les paroles, après avoir assisté à un concert des mythiques Rolling Stones à Berlin-Ouest, en juin 1982 : à la fin de la performance des Stones, des ballons furent lâchés au-dessus de la foule et, alors qu’ils s’envolaient à l’horizon, vers Berlin-Est, Karlo s’était demandé ce qu’il adviendrait si les autorités est-allemandes les prenaient pour des missiles ennemis…

La Guerre Froide fait alors rage entre les blocs de l’Ouest (les américains et leurs alliés) et de l’Est – soviétique. L’escalade des tensions, à coup de menaces d’attaque nucléaire, fait craindre le déclenchement d’une guerre « chaude ». Alors que les soviétiques ont placé leurs missiles SS-20 aux frontières de l’Europe de l’Ouest, le bloc occidental répond par l’installation de missiles Pershing. Le monde entier retient son souffle, la crainte d’une Troisième Guerre mondiale est sur toutes les lèvres, et l’on ne passe pas loin lorsqu’en novembre 1983 : ce qui ne devait être qu’un exercice militaire de l’OTAN est pris au sérieux par l’Est et manque de peu de déclencher l’offensive…

Des ballons pour la paix

99 Luftballons raconte ainsi l’histoire de 99 ballons de baudruche, lâchés dans le ciel, suspectés d’être des vaisseaux extraterrestres ennemis par un général d’armée, le Captain Kirk, qui envoie une flotte de pilotes à leurs trousses les investiguer et qui, les faisant abattre, marque le coup de départ d’une guerre mondiale dont personne ne sortira vainqueur. La chanson prend fin lorsque le narrateur, marchant sur les ruines du monde, après 99 ans de guerre, découvre un unique ballon, rescapé des combats…

Critique acerbe des deux blocs et leurs dirigeants, condamnant les peuples à la menace constante d’un nouveau conflit destructeur, Nena livre un chant engagé pour la paix qui devient bientôt un tube planétaire. Une rareté pour une chanson rédigée dans la langue de Goethe ! Si une version anglaise sort en mars 1984, le groupe s’en montre peu satisfait, les paroles ne bénéficiant pas d’une tradition directe, ce qui en modifie quelque peu le sens initial. Sur les ondes hertziennes, son refrain entêtant résonne, et c’est bien la version originale qui demeure préférée par le public, même hors des frontières de l’Allemagne, s’érigeant en tête des hit-parades européens mais aussi américains, arrivant en seconde position du Billboard, juste derrière le tube Jump de Van Halen.

Un air passé à la postérité

Fort de son succès initial, Nena réenregistrera 99 Luftballons à deux occasions : en 2002, d’abord, dans une version ballade pour son album solo Nena feat Nena, puis en 2009 dans une version retro rock pour la chaîne de télévision franco-allemande, accompagné d’un clip d’animation (où le Captain Kirk prend tantôt les traits de George W. Bush, tantôt ceux de Vladimir Poutine, comme un pied de nez à la situation politique d’alors…).

Reprise également par de nombreux artistes dans les décennies suivantes, utilisée maintes fois au cinéma, dans les séries, le succès de la chanson n’en démord pas et demeure encore aujourd’hui, avec son air pop-rock aux rythmes marqués du son d’une batterie et un synthé si caractéristique des années 80, un indémodable dont les paroles ne perdent pas de leur portée, à l’heure où l’Europe se déchire de nouveau à l’Est… un hymne à la paix qu’on ne se lasse pas de réécouter.

En savoir plus :

Le clip officiel de 99 Luftballons de Nena :

L’émission Karambolage d’Arte revient sur l’histoire de la chanson :

La version 2009 enregistrée par Nena pour Arte, et son clip animé :

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Grande-Bretagne
Fiche-pays – Grande-Bretagne

La Grande-Bretagne, de Shakespeare aux Beatles

Par Marie Lagrave

De l’autre côté de la Manche, à quelques heures de train de Paris, la Grande-Bretagne vous invite à un dépaysement total. Une capitale foisonnante et éclectique, des compagnes bucoliques ponctuées de charmants jardins à l’anglaise, des landes sauvages à la beauté singulière, et partout, de grands châteaux et de belles demeures qui retracent l’histoire de la monarchie anglaise… Au fil de ses 4 nations (Angleterre, Écosse, pays de Galles et Irlande du Nord) au caractère bien trempé, c’est un voyage tout en contrastes qui vous attend : Shakespeare ou les Beatles, pubs à l’ambiance enflammée ou tea time royal, pourquoi choisir ?

CARTE D’IDENTITÉ

Capitale : Londres

Superficie : 246 690 km2

Nombre d’habitants : 67 886 000 habitants (en 2020)

Fuseau horaire : GMT en hiver et GMT+1 en été (une heure de décalage horaire avec la France)

Monnaie : la livre sterling (GBP)

Langues : l’anglais est la principale langue officielle, mais plusieurs langues régionales sont également reconnues : le cornique, le gaëlique écossais, le scots, le gaëlique irlandais, le scots d’Ulster, et le gallois

Météo : la Grande-Bretagne est réputée pour son climat pluvieux et ses températures fraîches par rapport aux nôtres, mais d’importantes disparités existent. Le climat au sud est bien plus doux qu’au nord, et l’est reste généralement plus sec que l’ouest. En outre, les pluies sont souvent de courte durée et, grâce au Gulf Stream, les hivers sont rarement très froids.

LES INCONTOURNABLES DE LA GRANDE-BRETAGNE

Le British Museum à Londres

Bien sûr, la capitale regorge de musées prestigieux : la National Gallery, les Tate Modern et Tate Britain, le Victoria and Albert Museum, le Museum d’histoire naturelle… Mais s’il fallait choisir de n’en visiter qu’un seul, ce serait sans doute vers le British Museum que se porterait notre choix. C’est l’un des plus grands musées au monde, et ses collections, d’une richesse et d’une diversité sans pareilles, permettent de retracer 2 millions d’années d’histoire au travers des 6 continents. Les collections égyptienne et gréco-romaine, notamment, sont tout à fait exceptionnelles et renferment de véritables trésors de l’histoire de l’humanité, comme la pierre de Rosette ou les fresques du Parthénon.

Les universités d’Oxford et de Cambridge

Les deux plus anciennes et prestigieuses universités du Royaume-Uni méritent amplement une visite. Fondées respectivement à la fin du XIe et au début du XIIIe siècle, elles accueillent encore aujourd’hui des milliers de brillants étudiants venus du monde entier. Si Oxford a su conserver son architecture principalement gothique, où l’atmosphère médiévale est toujours perceptible ; Cambridge présente des styles plus éclectiques : gothique, baroque et néo-classique s’y côtoient. À Oxford comme à Cambridge, néanmoins, collèges, cloîtres, chapelles, bibliothèques et musées se succèdent et nous plongent dans les plus hauts lieux du savoir britannique.

Les vestiges de l’abbaye de Fountains et le parc de Studley Royal

Dans le Yorkshire, tout près de la petite ville de Ripon, se trouve un site doublement fascinant. On y trouve tout d’abord les impressionnants vestiges de l’abbaye cistercienne de Fountains, fondée en 1132, témoignant de l’opulence du lieu aux XIIe et XIIIe siècles. Par la suite, afin de sublimer cet endroit déjà spectaculaire, fut créé au XVIIIe siècle le parc paysager de Studley Royal. D’époque géorgienne, c’est l’un des plus somptueux jardins d’eau d’Angleterre. Ses canaux et bassins, ses cascades et statues offrent une superbe perspective sur les ruines de l’abbaye. L’ensemble est aujourd’hui classé à l’Unesco.

Le Royal Mile d’Édimbourg

Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, la ville d’Édimbourg, capitale de l’Écosse, ravira les amateurs de vieilles pierres. Le Royal Mile, artère principale de la vieille ville (Old Town), en est le cœur historique. Nommé ainsi en raison de sa longueur, équivalente à un ancien mile écossais (1,814 km), il est encadré par le château d’Édimbourg, ancienne demeure des rois d’Écosse, et par le palais de Holyrood, actuelle résidence officielle de la famille royale d’Angleterre. Constitué en réalité d’une succession de rues (Castle Esplanade, Castle Hill, Lawnmarket, High Street, Canongate et Abbey Strand), le Royal Mile est parsemé de monuments emblématiques (la cathédrale Saint-Gilles, le parlement…) et de ruelles étroites, les “closes”, dans lesquelles l’ambiance médiévale de la ville se fait particulièrement ressentir.

Le château d'Urquhart surplombant le Loch Ness Écosse Grande-Bretagne arts et vie
Le château d’Urquhart surplombant le Loch Ness © S. Meillet

Le Loch Ness et les ruines du château d’Urquhart

Mythique, c’est le premier mot qui nous vienne à l’esprit lorsqu’il s’agit d’évoquer le Loch Ness, que les contes et légendes ont entouré de mystère. Au cœur des Highlands, dans un paysage à couper le souffle, composé de montagnes majestueuses, d’étroites vallées encaissées et de forêts sauvages, le plus connu des lochs d’Écosse s’étend sur 39 km de long, pour à peine 3 km de large. Les superbes ruines du château d’Urquhart, qui veillent sur le loch depuis plus de 1 500 ans, complètent ce tableau enchanteur qui bruisse encore des récits d’autrefois. En scrutant la surface des eaux, peut-être vous semblera-t-il apercevoir le fameux monstre qui habiterait les profondeurs du loch…

 

LE COUP DE CŒUR DE NOTRE SPÉCIALISTE

Yann Prunier, forfaitiste

« La City de Londres, poumon économique du pays, fourmille de buildings modernes et derniers cris réalisés par les plus grands architectes. Surplombant la Tamise, la tour du Sky Garden a des allures d’immense “talkie-walkie”. Elle offre une vue panoramique fascinante sur la capitale dans un cadre inattendu : un magnifique jardin tropical vous attend en haut de ses 160 mètres. Après avoir fait le plein de sensations sur la terrasse extérieure, on peut profiter d’un moment de détente en buvant un verre au Sky Pod en attendant le coucher du soleil. »

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Italie
Chefs-d’œuvre en péril #1 – Italie

par Emmanuelle Bons

Si la crise climatique, les questions énergétiques et l’urgence de repenser les pratiques touristiques occupent une large part de l’espace sociétal, il reste parfois difficile de saisir les conséquences concrètes et à courts termes de ces problématiques. Arts et Vie vous propose donc un tour du monde des trésors culturels mis en danger par la main de l’homme afin de poser un regard lucide et éclairé sur la planète. Loin de tout pessimisme, cette série d’articles a pour ambition de sensibiliser et d’alerter sur l’importance d’agir ensemble à tous niveaux pour freiner des phénomènes que l’on espère réversibles.

Il faut sauver Venise

La première étape de notre parcours à la rencontre des sites culturels en danger sera tout simplement Venise. Toute proche de nous, la cité des Doges vient rappeler la fragilité de certains patrimoines et l’ampleur de la tâche à accomplir. Victime de sa beauté, de son prestige mais aussi des troubles climatiques qui déséquilibrent les écosystèmes, la Sérénissime mène aujourd’hui de multiples actions qui, on peut l’espérer, sauveront la ville d’une mort annoncée.

À lire également : notre fiche pays sur l’Italie

“On a fait couler tellement d’encre sur Venise qu’elle se noie” (Sylvain Tesson)

Durant des siècles, la cité des Doges fascina tous ses visiteurs par son faste et sa magnificence. Mais tant de beauté l’a rendue vulnérable. En 1966, le monde découvrit avec effroi que la Sérénissime courait un véritable danger. Cette année-là, une inondation record – le niveau d’eau monta d’1,96 m – provoqua un vent de panique au sein de la population, mais aussi une véritable prise de conscience de la fragilité de la ville. Si Venise a toujours connu des périodes d’acqua alta 8 à 10 fois par an en fonction de l’intensité des marées, de la pression atmosphérique ou de la force du vent, le phénomène s’est fortement accentué en l’espace d’un siècle et l’eau vient maintenant recouvrir quais et places une bonne centaine de fois entre septembre et avril.

Cette montée des eaux inquiétante n’est que la conséquence visible de plusieurs facteurs naturels et humains qui ont pris une ampleur considérable. Tout d’abord, la nature des sols de Venise entraîne un tassement inéluctable de l’ensemble des terrains, de 4 cm par siècle ; à cela s’ajoute l’affaissement dû au pompage, les cinquante dernières années, de la nappe phréatique par les industries environnantes ; et l’augmentation générale du niveau de la mer et des océans de la planète. Le tout cumulé, les experts ont mesuré une élévation des eaux de près de 23 cm depuis 1897 !

Outre les dégâts les plus visibles et les plus dramatiques pour les Vénitiens, obligés d’évacuer régulièrement habitations et commerces, les conséquences de ce phénomène sont très lourdes pour la ville. Le niveau de l’eau dépassant à présent la partie des murs isolée grâce à la pierre d’Istrie, elle vient maintenant s’immiscer dans la brique, beaucoup plus poreuse, où elle dépose des cristaux de sel qui la rongent de l’intérieur. Les fastueux palais et les monumentales églises se trouvent donc menacés par une érosion que le remous causé par les bateaux à moteur amplifie considérablement.

Opération de sauvetage

Si l’inondation historique du 4 novembre 1966 fut un événement déclencheur dans la prise de conscience de l’opinion publique internationale, les réactions concrètes mirent des décennies à se mettre en place. En 1973, le gouvernement italien déclara le problème de Venise “intérêt national prioritaire” et un concours d’idées fut lancé pour tenter de remédier de façon durable à cette noyade attendue.

Il fallut cependant attendre 2003 pour que débute un chantier colossal, visant la construction d’immenses barrages mobiles immergés au niveau des trois embouchures de la lagune vers l’Adriatique. Ce projet, nommé MOSE (MOdulo Sperimentale Elettromeccanico), devrait permettre de “fermer” la lagune pour quelques heures, voire quelques jours, en cas de montée des eaux trop importante. Cependant, ce programme, qui s’est achevé en 2020 et qui coûta des milliards à l’État fut, et est toujours, sujet à de nombreuses controverses. Beaucoup considèrent que ces portes mobiles ne sont qu’une solution très éphémère à un problème qui ne fait que croître avec le temps.

De plus, bloquer le passage des eaux de la lagune vers la mer pendant une période relativement longue posera sans doute des problèmes d’oxygénation de l’eau et d’évacuation des eaux usées, naturellement effectuées par les marées. Il convient d’ajouter en outre que les fleuves venus des Alpes, qui se déversent dans la lagune, risqueraient de faire également monter le niveau si leur évacuation vers l’Adriatique se trouvait obstruée ! À ces considérations techniques s’ajoutent également des questions purement politiques, dans un pays souvent en proie à de violentes polémiques.

L’adieu aux géants des mers

Durant des décennies, il n’était pas rare en flânant place Saint-Marc de se retrouver nez-à-nez avec la façade colossale et immaculée d’un paquebot géant venus effleurer palais et églises. Des bateaux de croisière dépassant parfois plusieurs centaines de mètres de long osaient en effet autrefois traverser le canal de la Giudecca jusqu’au plus près de la célèbre basilique, pour permettre à ses passagers d’admirer les trésors de Venise sans même mettre un pied à terre.

Or les experts ont démontré que le remous des hélices et la pollution de l’air et des eaux générés par ce type d’embarcation faisaient courir un réel danger à cette cité si fragile. À titre d’exemple, en 2017, les 68 plus gros navires de tourisme qui ont traversé la ville ont relâché 27 tonnes d’oxyde de soufre, connus pour acidifier les environnements terrestres et aquatiques. De quoi alerter les autorités, inquiète de la survie de la cité.

Heureusement, depuis le 1er août 2021, les bateaux de plus de 25 000 tonnes n’ont plus le droit de traverser le centre historique de Venise et sont contraints de s’amarrer dans le port industriel de Marghera. Après une lutte qui aura duré près d’une dizaine d’année, un simple décret du président du conseil italien, déclarant le canal de la Giudecca “monument national”, aura suffit à mettre fin à ce chassé-croisé.

À présent seuls les plus petits bateaux, d’environ 200 passagers, pourront continuer à accoster. Une règle très restrictive et courageuse lorsque l’on songe que les croisières génèrent 400 millions d’euros par an de revenus au niveau local. Cependant, la pression que l’Unesco a exercé sur la ville en menaçant de la classer sur la liste du patrimoine en péril n’est sûrement pas étranger à cette mesure. Ce répertoire bien peu flatteur aurait nuit à l’image de la ville et certainement engendré une perte de recettes sur le long terme.

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Belgique
Une escapade en Belgique sur les pas de Jan van Eyck

« Jan van Eyck : une révolution optique »

Par Mathilde Briot

Alors que s’ouvre bientôt au Rijksmuseum d’Amsterdam une grande exposition dédiée à Vermeer, fortement attendue par tous les férus de peinture, je me souviens avec émotion d’une autre exposition-évènement, à laquelle j’ai eu la chance de pouvoir aller avec Arts et Vie. En 2020 se tenait en effet à Gand la plus grande exposition jamais consacrée à cet autre peintre flamand incontournable : « Jan van Eyck : une révolution optique ». À cette occasion, trois escapades Arts et Vie étaient programmées entre février et avril… Mais, rappelez-vous, le monde était alors inquiet et suspendu à l‘évolution de la crise sanitaire. La Covid se répandait et nous attendions les masques, espérions les vaccins… bref, dans ce contexte, sur les 25 inscrits, nous étions finalement seulement 14 téméraires et passionnés à partir pour l’escapade programmée du 10 au 13 mars 2020…

Gand et Jan van Eyck

Les deux premiers jours de cette escapade étaient consacrés à la découverte de Gand. Parmi les multiples merveilles de cette ville étaient notamment prévues les visites de la cathédrale Saint-Bavon – qui conserve le fameux polyptyque de L’Adoration de l’Agneau mystique peint par Van Eyck – et du musée des Beaux-Arts, dans le cadre de cette fameuse exposition.

L’exposition du musée des Beaux-Arts débutait par une présentation de la restauration des volets extérieurs du polyptyque, avec notamment les volets intérieurs originaux, Adam et Ève, dont la nudité et le réalisme ont longtemps fait scandale. Les deux panneaux ont en effet d’abord été enlevés et cachés, puis remplacés par une copie les représentant habillés, et ce n’est que très récemment que le polyptyque a retrouvé son apparence originelle.

La suite de l’exposition permettait d’observer la technique et les perspectives de l’artiste à travers plusieurs autres tableaux, mais également de comparer ses oeuvres à celles de ses contemporains. Cette exposition était véritablement exceptionnelle : alors que seules une vingtaine d’œuvres de Van Eyck sont conservées dans le monde, au moins la moitié d’entre elles avaient fait le voyage jusqu’à Gand. Elles y côtoyaient des œuvres de l’atelier de Van Eyck et des copies de tableaux aujourd’hui disparus, mais aussi plus de 100 chefs-d’œuvre du bas Moyen Âge. Non moins de treize salles du musée des Beaux Arts avaient été réaménagées à cet effet.

Et surtout, ce 11 mars 2020, nous étions très peu nombreux dans les salles. Le guide du musée a ainsi pu passer du temps à nous commenter les tableaux, en insistant sur des détails, parfois minuscules, que nous n’aurions bien sûr pas pu apprécier s’il y avait eu foule. Ce fut ainsi une visite quasi-privatisée de l’exposition, qui nous permis de profiter d’une extraordinaire proximité avec les œuvres du grand maître flamand. Nous étions aux anges !

Bruges et le coronavirus

Après Gand, notre escapade s’est poursuivie à Bruges dont nous avons pu arpenter le centre-ville le troisième jour de notre circuit. Le virus se montrait cependant de plus en plus menaçant et la Belgique a alors annoncé fermer ses restaurants pour le lendemain soir, le 13 mars à minuit, pour une durée de trois semaines. Cette annonce n’impactait à priori pas la suite de notre programme puisque notre retour à Paris était prévu en fin d’après-midi. Nous étions donc toujours très optimistes et nous nous réjouissions à l’idée de visiter les musées Memling et Groeninge dans les mêmes conditions que l’exposition Van Eyck.

Le 13 mars, pour notre dernier jour donc, nous nous sommes rendus avec notre guide au musée Memling pour son ouverture à 9 h 30, et patatras ! Sans aucun panneau indicatif, les portes du musée sont restées fermées… ainsi que celles du Groningemuseum. La fermeture des musées, sans annonce officielle, précédait en fait celles des restaurants ! Nous avions donc été extrêmement chanceux avec l’exposition Van Eyck car elle avait, quant à elle, fermé prématurément ses portes dès le 12 mars.

Il nous fallait cependant occuper notre journée jusqu’au soir, sans un seul musée ouvert. Notre guide a alors confirmé son professionnalisme et sa connaissance de la ville : « Les musées sont fermés ? Eh bien, nous visiterons les églises ! »

Nous avons ainsi découvert la cathédrale Saint-Sauveur, l’église Saint-Basile et l’église Saint-Jacques, dont plusieurs tableaux pourraient eux aussi figurer dans les musées : La légende de sainte Lucie (1480) d’un primitif flamand anonyme, le triptyque Van Joos van Belle (1556) de Pieter Pourbus, l’épitaphe de Van Zeger van Male (1578) peinte par Pieter Pourbus, et une Vierge à l’enfant de Luca della Robbia. Ces œuvres ont ainsi permis à notre guide de nous rappeler les liens entre « l’Italie » et les Flandres.

Notre dernier jour fut ainsi totalement chamboulé par l’actualité sanitaire, mais brillamment aménagé par notre guide. Et puis Bruges n’étant pas si loin, il nous suffira d’y revenir quand les musées rouvriront ! Nous avions au moins pu profiter de l’exposition-évènement Van Eyck, qui, elle, ne sera sans doute pas réorganisée de sitôt !

Nous sommes rentrés comme prévu le 13 mars au soir à Paris, tous enchantés par cette escapade. Le 14 mars au soir, les restaurants fermaient en France et le confinement généralisé démarrait le 17 mars… nous avions alors tout le temps de revoir l’exposition avec la visite virtuelle proposée par le musée des Beaux-Arts (encore visible aujourd’hui).

Découvrir nos circuits en Belgique et aux Pays-Bas : Sur les traces des maîtres flamands, Flâneries flamandes et Amsterdam célèbre Vermeer

En savoir plus :

À l’occasion de l’exposition-évènement Vermeer à Amsterdam, nous offrons à nos adhérents une conférence en ligne sur Vermeer, présentée par Nadège Monnéger, guide-conférencière. Pour y assister, rendez-vous dans votre espace adhérent mercredi 25 janvier 2023, à 17 h 30. La conférence restera visible pendant ensuite deux semaines.

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Italie
Recette de panforte, pour un Noël aux saveurs de Toscane

Le panforte, pour un Noël aux saveurs de Toscane

Par Marie Lagrave

Parmi nos diverses réjouissances liées aux célébrations de fin d’années, il en est une qui prend une place toute particulière, ravissant petits et grands : le repas de Noël (voire, bien souvent, les repas de fêtes). À cette occasion, bien souvent cuisiniers et cuisinières se plient en quatre pour composer un véritable festin aussi riche que savoureux. Chez Arts et Vie, fidèles à notre amour des cultures du monde entier, nous vous proposons d’aller jeter un coup d’œil aux traditions culinaires à l’extérieur de nos frontières afin de puiser de l’inspiration pour vos menus...

La gastronomie italienne, dont on n’osera ici rappeler les mérites, s’invite très fréquemment dans nos assiettes au quotidien, mais peut aussi apporter un soupçon d’originalité et un subtil parfum d’ailleurs à nos traditionnelles dindes aux marrons et buches glacées. Si le panettone a ainsi depuis longtemps traversé la frontière des Alpes (et bien d’autres) pour s’installer à nos tables en période de fêtes, on trouve cependant beaucoup moins facilement en France de panforte, sorte de nougat aux fruits confits et aux épices, originaire de Sienne. Ce « pain fort », au goût très parfumé, est pourtant dégusté au moment de Noël depuis le Moyen Âge en Toscane. Facile à réaliser, cette petite douceur pourra sans mal faire patienter les plus gourmands jusqu’au dessert.

À lire également : notre fiche pays sur l’Italie

Panforte voyages culturels
Panforte © Wikimédia Commons

Ingrédients :

  • 100 gr d’amandes entières (avec la peau)
  • 100 gr de noisettes entières (avec la peau)
  • 200 gr de fruits confits mélangés
  • 100 gr de figues séchées
  • 25 gr de gingembre confit
  • 100 gr de miel
  • 50 gr de farine
  • deux cuillères à café de 4 épices (coriandre, cannelle, muscade et clou de girofle)
  • un peu de poivre
  • une pincée de sel
  • du sucre glace à saupoudrer généreusement

Recette :

Dans une poêle, faire torréfier délicatement les noisettes et les amandes, puis hachez-les grossièrement.

Hachez finement les fruits confits, le gingembre et les figues séchées.

Dans une petite casserole, mélangez le miel, la farine, les épices, le poivre et le sel. Faites chauffer jusqu’à obtenir un mélange homogène.

Éteindre le feu, ajouter les noisettes et les amandes, les fruits confits, le gingembre et les figues séchées de manière à bien les enrober.

Déposer du papier cuisson dans un large moule, puis versez-y votre préparation.

Faire cuire au four à 150° C pendant 30 mn.

Sortez le panforte, attendez un peu et démoulez. Laissez refroidir, puis saupoudrez généreusement de sucre glace. Vous pouvez ensuite le déguster ! Dans un emballage bien fermé, le panforte se conserve plusieurs jours sans problème, mais encore faut-il qu’il en reste…

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Danemark
La Ny Carslberg Glyptotek – Danemark

Par Flavie Thouvenin

Régulièrement classée parmi les villes les plus agréables à vivre (cette année encore, elle est arrivée à la deuxième place du classement mondial établi par The Economist !), Copenhague laisse incontestablement un petit goût de reviens-y dans la bouche du touriste qui s’y aventure. Avec son agréable centre-ville pavé de rues piétonnes, ses nombreux espaces verts, cette capitale à taille humaine séduit autant pour ses clichés de carte postale (le fameux petit port de Nyhavn aux façades colorées, la célèbre Petite Sirène à l’ancre dans la baie, ou encore les jardins de Tivoli et leur vieux parc d’attraction au charme désuet) que pour son ambiance résolument paisible. Mais l’on ne saurait passer à côté de ses richesses culturelles ! J’ai profité de mon deuxième séjour dans la perle de la Baltique pour visiter l’un des plus beaux musées du monde, la Ny Carslberg Glyptotek. Suivez-moi !

Carl Jacobsen, collectionneur passionné

À l’origine de la NY Carslberg Glyptotek figure un collectionneur d’art, Carl Jacobsen, fils de Jacob Christian Jacobsen, fondateur de la célèbre brasserie danoise Carlsberg. Passionné d’art antique, en particulier la statuaire grecque et romaine, et friand d’art danois et français, Carl Jacobsen, qui a toujours eu à cœur de partager son amour pour l’art avec le grand public, expose d’abord, à partir de 1892, dans sa propre villa et ses jardins.

Bientôt, dit-on, les sculptures y sont plus nombreuses que les arbres !, et plusieurs extensions sont nécessaires afin d’accueillir les nouveaux venus d’une collection en constante expansion. Ainsi, en 1885, la maison-musée ne compte pas moins de 19 galeries !

La nécessité d’un nouvel espace se faisant sentir, Jacobsen décide alors de faire don de l’ensemble de ses collections à l’État danois et la ville de Copenhague, à la condition qu’on lui fournisse un lieu d’exposition. C’est ainsi que le 1er mai 1897, les portes de la NY Carslberg Glyptotek s’ouvraient.

La sculpture comme horizon

Après une première longue journée de déambulation à la redécouverte de la ville, me voilà nez-à-nez face à l’imposante façade de briques rouges et colonnes de granite du musée, d’inspiration Renaissance, dont la couleur contraste avec le ciel de cette grise journée d’automne. Mais c’est à l’intérieur qu’est le spectacle !

Cette première aile, conçu par l’architecte et ami de Jacobsen Vilhem Dahlerup – déjà à l’origine des travaux dans la villa du collectionneur –, abrite des collections de sculptures modernes danoises et françaises de 1800 à 1920. On y retrouve quelques grands noms de la discipline, notamment Jean-Baptiste Carpeaux et Auguste Rodin ou encore Thorvaldsen, grand maître de la sculpture danoise. Bustes, allégories, héros de la mythologie… puissance des corps, expressivité des traits, les œuvres exposées dépeignent les tourments de l’âme humaine avec finesse et émotion. Les salles font ainsi la part belle à l’inspiration antique, en vogue dans les salons parisiens de l’Académie des beaux-arts à la fin du XIXe siècle, que Jacobsen considérait comme le plus bel âge de la sculpture après l’Antiquité.

Le goût de l’antique

La visite se poursuit par la seconde aile du musée, inaugurée en 1906, et conçue dans le style néo-classique par un autre grand architecte danois, Hack Kampmann. Elle conserve quant à elle les collections antiques léguées par Carl Jacobsen en 1899. Là encore, la part belle est faite à la statuaire et sculptures égyptiennes, grecques et romaines se succèdent dans un enfilement de salles majestueuses. Pour les amateurs d’art comme les novices, c’est un trésor qui défile sous nos yeux !

Au blanc éclatant du marbre des sculptures contrastent le bleu roi ou le rouge franc des murs peints, les mosaïques des sols et les verrières des plafonds. Outre l’extraordinaire richesse et la beauté des collections, l’agencement et l’architecture intérieure du musée offre un écrin à la hauteur de ces témoignages du passé et font de la visite un émerveillement, à l’image du hall central bâti à la façon d’un temple antique, avec ses colonnades de marbre, ses rangées de statues, et conservant en son centre les vestiges d’une mosaïque d’une ancienne villa romaine. Un véritable voyage dans le temps !

L’art pour tous

À mi-visite, une pause s’impose ! Il faut dire que pour ça, le jardin d’hiver situé à la convergence des deux ailes principales, mérite à lui seul le détour ! Sous son large dôme de verre et de fer rappelant l’architecture industrielle en vogue à la fin du XIXe siècle, palmiers et plantes plus ou moins exotiques s’épanouissent autour d’une fontaine centrale, dans une ambiance mi-méditerranéenne mi-tropicale. Une curiosité que Jacobsen lui-même avait pensé comme le point central du musée : « J’espère qu’en hiver la végétation attirera les visiteurs, et qu’en voyant les palmiers peut-être s’attarderont-ils également sur les statues ». Le collectionneur avait à cœur de faire profiter ses précieuses collections au plus grand nombre, et pas seulement à un public de connaisseurs. Un pari qui semble réussi, à en juger par le nombre de touristes comme de locaux qui s’y pressent entre deux déambulations dans les salles d’expositions.

Le triomphe de la peinture

Dernière étape : l’aile la plus récente du musée, construite en 1996 par l’architecte Henning Larsen afin d’accueillir les collections de peinture moderne de Carl Jacobsen. Sur deux étages, la fine fleur de la peinture française du XIXe jusqu’au milieu du XXe siècle et l’âge d’or de la peinture danoise de la première moitié du XIXe s’exposent. Côté français : Manet, Courbet, Monet, Toulouse-Lautrec, Berthe Morisot, Cézanne ou encore Gauguin ; côté danois, Eckersberg, Købke… les chefs-d’œuvre s’enchaînent et l’enchantement prend le pas sur la fatigue qui commence doucement à pointer le bout de son nez. Natures mortes, portraits, paysages naturels ou urbains, impressionnisme, post-impressionnisme, notre visite se clôt en beauté ! C’est confirmé : que l’on soit fin amateur d’art ou simple touriste curieux, la Ny Carslberg Glyptotek est un incontournable de la capitale danoise à ne pas manquer !

Visitez la Ny Carslberg Glyptotek à l’occasion de notre escapade Copenhague à la Saint-Sylvestre et au cours de notre circuit Danemark découverte

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Islande
Stupeur et tremblements en Islande

Stupeur et tremblements

Par Christian Chenu

J’ai toujours été fasciné par les volcans et les manifestations sismiques, et j’ai beaucoup voyagé afin d’approcher de près certains des plus incroyables phénomènes géologiques de notre planète. Aussi, lorsqu’Arts et Vie, il y a quelques temps, m’a invité à accompagner un voyage en Islande, je fus absolument ravi. Situé entre les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine, ce pays connait une activité géologique intense, qui a, au fil des siècles, composé de sublimes paysages. De multiples phénomènes y sont observables : geysers, solfatares, sources d’eau chaudes, failles profondes, champs de lave, orgues de basalte, larges cratères… Les séismes y étant également très fréquents, j’espérais secrètement éprouver quelques secousses, sentir la terre trembler gentiment sous mes pas, ce que je n’avais encore jamais expérimenté. Ce voyage me réservait bien des surprises !

Voyages au centre de la terre

La beauté et l’étrangeté des phénomènes volcaniques sont pour moi une source inépuisable d’émerveillement. L’expérience la plus incroyable que j’ai vécue fut sans doute l’ascension du Stromboli – quand c’était encore possible – où j’ai eu la chance d’admirer en pleine nuit, au-dessus du cratère principal, le spectacle impressionnant des jets de lave en fusion crachés par le volcan à intervalles réguliers.

L’Italie a largement contribué à mes découvertes volcaniques : je me suis pris d’admiration pour le Vésuve, l’Etna, les îles éoliennes, sans oublier la Solfatare, près de Naples. Les anciens grecs avaient nommé ce lieu les champs Phlégréens (“champs ardents”) et les Romains le considéraient comme le domicile du dieu Vulcain et l’entrée des Enfers.

Mes voyages plus lointains m’ont également permis de découvrir le parc géologique de Waiotapu en Nouvelle Zélande, le volcan Bromo à Java en Indonésie, le parc national de Yellowstone aux États-Unis… Chaque fois, la terre m’a fait sentir – et cela sent parfois très mauvais – sa puissance et ma vulnérabilité.

Tant que cela ne se manifeste que par des odeurs nauséabondes, des fumerolles qui piquent les yeux, des lacs de boues sulfureuses bouillonnantes ou même des grondements sourds, les hommes ne s’en préoccupent pas trop, et ont même tiré parti, depuis l’Antiquité, de ces ressources provenant du centre de la terre. La plupart du temps, nous nous accommodons en effet très bien de ces phénomènes géologiques et c’est seulement quand la terre se fâche vraiment que cela devient problématique.

Des secousses attendues

Je n’ai jamais vécu de tremblement de terre – et vous allez peut-être me prendre pour un fou – mais c’est une expérience que j’aimerais beaucoup vivre (sans que cela me mette en danger, bien sûr). J’ai voyagé dans de nombreuses zones à forte activité sismique, mais mis à part un petit séisme de faible amplitude en Iran – que je n’ai pas ressenti parce que je dormais –, rien !

Alors, lorsque j’ai appris que je devais accompagner un voyage en Islande avec Arts et Vie, je me suis dit que cette fois-ci, avec un peu de chance, j’y aurai droit. Les circonstances me semblaient favorables, d’autant plus que deux semaines avant le départ, un volcan souterrain commença à se manifester. Rien à voir avec l’éruption du volcan Eyjafjallajökull en 2010 qui avait fichu la pagaille dans les lignes aériennes de tout l’hémisphère Nord, mais on pouvait tout de même “espérer” quelques séismes de forte amplitude (en dessous de 4 de magnitude, les Islandais n’y font même plus attention).

Nous étions en train de dîner à l’hôtel le deuxième soir de notre voyage, en compagnie du guide, quand soudain les murs du restaurant se sont mis à trembler, en même temps que résonnait un grondement sourd assez éloigné, comme dans les films catastrophes. Cela a duré une quinzaine de secondes. J’étais un peu inquiet, mais en même temps, ravi : nous n’étions que le deuxième jour du voyage et j’avais déjà eu mon séisme. Le guide consulta son smartphone et fut surpris de n’avoir aucune alerte des services de surveillance sismique. Il n’y eut pas de réplique et la nuit fut calme.

Un film catastrophe

Le lendemain matin au petit déjeuner, le guide m’expliqua pourquoi il n’y avait pas eu d’alerte… Le restaurant de l’hôtel avait un mur mitoyen avec une salle de cinéma où passait justement un film catastrophe au moment où nous dinions. Ce que nous avions entendu et ressenti étaient tout simplement les vibrations de la sono du cinéma ! J’étais, je l’avoue, un peu déçu, mais nous avons tous bien ri de cette méprise !

J’en ai profité pour citer le “grand philosophe” Jean-Claude Van Damme : “Si tu travailles avec un marteau-piqueur pendant un tremblement de terre, désynchronise-toi, sinon tu travailles pour rien.”

Deux jours plus tard le guide nous a tirés du lit pour nous faire admirer un autre spectacle magnifique qui me fit oublier toute ma frustration : une aurore boréale.

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Le geyser Strokkur, à Geysir en Islande
Le geyser Strokkur, à Geysir en Islande © J.-P. Levrault
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Un voyage culturel en Europe avec Arts et Vie vous mènera ainsi en son berceau, la Grèce. D’Athènes à Épidaure, de Cnossos à Cythère, et de Corfou aux Cyclades, vous retrouverez partout, aux frontons des temples comme dans les formes simples des maisons blanchies à la chaux, ce sens de la mesure harmonique qui fit de la Grèce antique un modèle esthétique pour des siècles. À Athènes, vous comprendrez le sens de l’eurythmie à la vue de l’Érechthéion ou du Parthénon et suivrez au musée de l’Acropole les grandes étapes de l’art grec, de la civilisation mycénienne à l’art hellénistique.

Faire un voyage culturel en Italie, c’est aller à la rencontre de l’ancien Empire romain qui régna sur le monde antique et de la Mère-Patrie des arts qui engendra la Renaissance. De Rome à Florence, de Venise à Sienne, une constellation unique d’artistes de génie produisirent des œuvres au rayonnement universel, des Primitifs du Quattrocento aux grands maîtres de la Renaissance, Léonard, Raphaël, Michel-Ange. L’Italie, c’est aussi Venise, cette ville surgie des eaux où se mêlèrent Byzance, l’Orient et le Gothique dans le palais de la Ca’d’Oro ou à la Basilique Saint-Marc. Tandis que l’on doit aux peintres vénitiens comme Giorgione ou Titien un modelé plus sensuel des chairs et une perspective atmosphérique obtenue par la couleur et par la lumière. Un voyage en Italie ne saurait oublier la baie de Naples, le Vésuve, Sorrente et la côte almafitaine, grand jardin suspendu sur la mer tyrrhénienne.

En France, Paris reste toujours Paris, avec ses hôtels particuliers du Marais des XVIIe et XVIIIe siècles au bel ordonnancement régulier, ses grands boulevards haussmanniens, ses musées aux collections exceptionnelles comme Le Louvre ou le musée d’Orsay, sa place de la Concorde et ses Champs-Élysées, ses quartiers de Montmartre ou de Montparnasse marqués par les Impressionnistes, les Fauves ou les Cubistes. La richesse culturelle de la France est aussi dans ses régions : vous irez à la découverte de la romanité en Provence, de la culture cathare autour de Carcassonne, de l’Alsace des marchés de Noël, mais aussi des grands festivals d’été comme ceux de Marciac ou de la Roque-d’Anthéron.

Ceux qui aiment le Sud profond feront un voyage culturel en Espagne ou au Portugal. L’Espagne est diverse, car elle fut ouverte aux nombreuses influences extérieures : celles de la civilisation romaine et de la civilisation arabe, celle de l’Italie, de l’Europe du Nord et de la France du Sud-Ouest. Puis c’est l’Espagne qui rayonnera sur l’Europe, avec le Siècle d’or, ses artistes majeurs, ses monarques absolus et les conquêtes de son immense empire colonial De la Catalogne à l’Aragon, de l’Estrémadure à l’Andalousie, un voyage culturel avec Arts et Vie vous fera voir cette Espagne aux multiples visages, qui s’enrichit de l’apport de la culture cistercienne comme de celui des princes omeyades en Andalousie. C’est à Madrid que l’Espagne du Siècle d’or connut un rayonnement sans pareil jusqu’au XVIIe siècle. Le musée du Prado en témoigne par la richesse exceptionnelle des œuvres venues du foyer andalou, celles de Ribera, de Zurbaran ou de Vélasquez.

Un autre génie de la peinture espagnole, Le Greco, a marqué l’art européen par la puissance de ses représentations. Vous le retrouverez à Tolède, au musée qui porte son nom, et dans l’église San Tomé. Le Greco a beaucoup influencé Picasso dont vous pourrez voir les œuvres à Barcelone. À Barcelone les architectures foisonnantes et organiques du mouvement moderniste imposeront leur forte présence, de Lluis Domenéch Montaner à Antoni Gaudí. Au Portugal, vous retrouverez les vestiges glorieux qui firent de ce petit pays l’une des principales puissances maritimes d’Europe et lui virent jouer un rôle majeur dans les Grandes Découvertes, grâce à des rois comme Henri le Navigateur ou Manuel Ier et des navigateurs comme Bartolomeu Dias et Vasco de Gama. Ainsi s’étendirent ses frontières bien au-delà des mers, jusqu’au Congo, au Cap-Vert et au Brésil. Si vous préférez le Nord, ses paysages et ses mythologies, Arts et Vie vous emmènera en Autriche, découvrir le rococo des églises et des palais ou admirer l’art de la Sécession viennoise, ses architectures nouvelles et ses peintres flamboyants comme Klimt ou Franz von Stuck.

En Allemagne, vous irez sur les traces nombreuses et glorieuses qui firent l’Empire carolingien, le Saint-Empire romain germanique, puis la monarchie des Habsbourg. En remontant le cours des fleuves comme le Rhin, l’Elbe, la Moldau ou le Danube, vous découvrirez les villes médiévales qui fascinèrent les romantiques. Ou visiterez Salzbourg qui vit naître Mozart et dont le centre à l’architecture baroque et italianisante, se caractérise par une profusion de flèches et de dômes eux-mêmes dominés par la silhouette monumentale et austère de la forteresse de Hohensalzburg.

Toujours plus au nord, vous pourrez choisir la ligne claire des pays scandinaves, dont les grands architectes et designers créèrent un nouvel art de vivre qui est toujours le nôtre. Plus à l’est, enfin, c’est la grande Russie. À Moscou, vous admirerez la Place Rouge et la forteresse du Kremlin entourée de ses nombreux palais et cathédrales sommés de bulbes d’or et de coupoles colorées. À Saint-Pétersbourg, vous découvrirez une « Venise du Nord » aux quatre-cents ponts et aux nombreux canaux, surgie des marécages en 1703 par la volonté visionnaire du seul Pierre Le Grand. À moins qu’une croisière au fil de la Néva ou de la Volga ne vous mène jusqu’en Carélie ou à la découverte des villes orientales comme Kazan la tatare ou Samara la turco-mongol.