Europe

La vieille Europe est toujours jeune et continue d’attirer des visiteurs venus du monde entier puiser aux sources d’une culture universelle. L’Europe est riche et diverse : redécouvrez-la avec Arts et Vie !

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Suisse
Trains légendaires de Suisse

Du Glacier Express au Bernina Express, en passant par l’emblématique trajet de Saint-Moritz à Tirano, classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 2008, ces lignes ferroviaires légendaires vous emmènent à travers des panoramas à couper le souffle. Ce voyage relie les frimas du Nord à la douceur du Sud, au cœur de paysages grandioses où montagnes et glaciers se mêlent à des trésors historiques. Un itinéraire qui célèbre la beauté naturelle et la richesse culturelle de chaque région traversée.

Durée 7 jours / 6 nuits
Prochain départ 15 juin 2025
Thématique ClassiquesVoyages en carVoyages en train
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France
Semaine thématique en France : Histoire-Couleur-Lumière : les dons de la Provence

LA PROVENCE, cette terre de vignes, de cyprès et de chênes, d’argile et de cailloux, de falaises crayeuses et de jardins fleuris …
La Provence offre des visages si diversifiés, et est transcendée par cette lumière-là, sublime et redoutable pour qui veut la capturer. Les artistes s’y sont essayés, au fil des siècles et des techniques. On peut apprécier les audaces de l’un, la suavité de l’autre, cette extraordinaire richesse des réponses en écho de l’Histoire, Rome, le Moyen-Âge, la Modernité … Des villes, des villages, ces paysages intenses, ces terres rouges, ces eaux d’un vert incandescent. Tandis que, souverain, le Soleil dispense son or en cette éclatante beauté du Sud.

Durée 8 jours / 7 nuits
Prochain départ 4 mai 2025
Thématique Semaines thématiquesVoyages en train
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France
Semaine thématique en France : Les peintres de Pont-Aven

Lorsqu’à la fin du XIXe siècle, Pont-Aven devint le rendez-vous de nombreux artistes en rupture avec la société bourgeoise et ce charmant village du sud Finistère gagna le surnom de « cité des peintres ». Fascinés par les paysages et la luminosité de cette région, ces artistes marquèrent l’histoire de l’art et bouleversèrent le destin de ce petit port lové au cœur de l’estuaire de l’Aven.

Durée 7 jours / 6 nuits
Prochain départ 21 septembre 2025
Thématique Semaines thématiquesVoyages en train
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France
Semaine thématique en France : Paysages du bout du monde

Finistère, là où finit la terre. Longue langue de granit s’avançant en mer d’Iroise, séparée de l’île de Sein par un détroit traversé de courants marins d’une force peu commune, la pointe du Raz est un site emblématique de cette région à la beauté brute. Villes d’art et d’histoire, petites cités de caractère, pittoresques ports de pêche, phares et calvaires : la découverte est enrichie de conférences thématiques, promesse d’une semaine passionnante !

Durée 8 jours / 7 nuits
Prochain départ 18 mai 2025
Thématique Semaines thématiquesVoyages en train
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France
Semaine thématique en France : Panorama des grands lacs

“Ô temps, suspens ton vol” ! Tel Lamartine au bord du lac du Bourget, vous savourerez, grâce à cette semaine thématique pleine de poésie, les délices des paysages des grands lacs alpins. Qu’ils soient lovés au cœur de la montagne ou qu’ils déploient leurs rives au creux des vallées, vous serez séduit par leur charme bucolique et la beauté naturelle de leurs courbes.

Durée 8 jours / 7 nuits
Prochain départ 8 juin 2025
Thématique Semaines thématiquesVoyages en train
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Semaine thématique en France : L’art des jardins

Broderies, topiaires, quinconces, treillage, fabriques : ces termes n’auront plus de secrets pour vous grâce à cette semaine entièrement dédiée à l’art des jardins. Conférences historiques ou artistiques et visites de terrain des plus beaux jardins de la côte basque et landaise vous offriront une très belle plongée au cœur de la nature.

Durée 7 jours / 6 nuits
Prochain départ 11 mai 2025
Thématique Semaines thématiquesVoyages en train
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Semaine thématique en France : Jardins et sites remarquables de Provence

Dans cette région gorgée de soleil aux douces effluves méditerranéennes, l’art des jardins se trouve sublimé. Véritable explosion de couleurs au printemps, ces petits coins de nature magnifiés par la main de l’homme offrent en Provence des images à la fois raffinées et apaisantes que cette semaine thématique vous invite à découvrir avec un œil éclairé.

Durée 8 jours / 7 nuits
Prochain départ 18 mai 2025
Thématique Semaines thématiques
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France
Semaine thématique en France : L’histoire de la viniculture en Provence

Depuis l’Antiquité, les terres ensoleillées de Provence ont offert aux hommes des vins de qualité dont les arômes fruités rappellent la douceur de son climat. Cette savoureuse semaine thématique vous propose de remonter le temps pour partir à la découverte de la longue histoire de la viniculture et de mieux comprendre les nouveaux enjeux de ce secteur dans une région pas comme les autres.

Durée 8 jours / 7 nuits
Prochain départ 5 octobre 2025
Thématique Semaines thématiques
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Portfolio : L’Art nouveau en Europe

Par Flavie Thouvenin

Né à la fin du XIXe siècle, l’Art nouveau se caractérise par ses lignes sinueuses, ses motifs floraux et ses formes organiques. Ce courant artistique et architectural, qui pris d’abord racine en Belgique et en France, essaime bientôt aux quatre coins du Vieux Continent, donnant naissance à des variations selon les régions. De la majestueuse Sécession viennoise aux courbes élégantes des édifices parisiens, en passant par les extravagances de Bruxelles, la splendeur de Barcelone et les façades colorées de Riga, chaque ville européenne où il s’est déployé a donné au mouvement une nouvelle interprétation. Cette sélection de photos met en lumière la diversité et la richesse de l’Art nouveau européen, offrant un petit aperçu de ces joyaux architecturaux qui continuent de fasciner les voyageurs et d’inspirer bien des artistes…

Entrée de la station de métro Karlplatz à Vienne
Entrée de la station de métro Karlplatz ©J.-M. Car
La façade de la Maison aux Majoliques, à Vienne
La façade de la Maison aux Majoliques ©F. Thouvenin
Dans le parc de Gauja en Lettonie
Détail de l’église Saint-Leopold à Vienne © J.-C. Stammbach
Le détail du pavillon Sécession, à Vienne © G. Luneau
Le détail du pavillon Sécession, à Vienne ©G. Luneau
Sur le toit de La Pedrera de Gaudí à Barcelone
Sur le toit de La Pedrera de Gaudí ©A. Roche
La coupole du palais de la Musique à Barcelone
La coupole du palais de la Musique ©D. Barbery
Façades Art nouveau à Riga
Façades Art nouveau à Riga ©P.-Y. Denizot
Détail d’une façade Art nouveau à Riga Détail d’une façade Art nouveau à Riga
Détail d’une façade Art nouveau à Riga ©P. Genty
Dans le parc de Gauja en Lettonie
Dans le parc de Gauja en Lettonie © C. Chenu
La façade de la maison Ciamberlani à Bruxelles
La façade de la maison Ciamberlani ©F. Bastian
La maison-atelier de l’architecte Paul Cauchie à Bruxelles
La maison-atelier de l’architecte Paul Cauchie ©F. Thouvenin
Façade Art nouveau à Budapest
Façade Art nouveau ©F. Thouvenin
La façade Art nouveau de l'hôtel Europa à Prague
La façade Art nouveau de l'hôtel Europa ©C. Chenu
Enseigne de métro Guimard à Paris
Enseigne de métro Guimard à Paris © C. Le Scao
L'entrée du Castel Béranger, à Paris
L'entrée du Castel Béranger, à Paris © C. Chenu
Immeuble Lavirotte, à Paris
Immeuble Lavirotte, à Paris © C. Chenu

Découvrez nos escapades Vienne des arts et Bruxelles, festival de l’Art nouveau à l’Art déco,
notre journée culturelle Paris et l’Art nouveau et bien d’autres

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Irlande
Zombie, des Cranberries : un appel à la paix en Irlande du Nord

Par Bénédicte Staut et Marie Lagrave

La chanson Zombie, du groupe The Cranberries, fait partie de ces chansons culte dont on fredonne l’air entêtant, en oubliant parfois la sombre histoire que cache le refrain populaire. Écrite en 1993, en réaction à l’attentat de Warrington, cette chanson dénonce en effet la violence du conflit nord-irlandais, qui causa de nombreux morts en Irlande et au Royaume-Uni tout au long du XXe siècle. Signée par Dolores O’Riordan, la chanteuse du groupe décédée en 2018, ce morceau reste son plus bel héritage à la musique rock, résonnant à travers les décennies comme un poignant appel à la paix.

Concert des Cranberries à Barcelone en 2010
Concert des Cranberries à Barcelone en 2010 © Wikimedia Commons

Un peu d'histoire

Aux origines : l’attentat de Warrington en 1993

C’est lors de la tournée « Cranberries’ English Tour » en 1993, tout juste quatre ans après la formation du groupe, que cette chanson voit le jour. Le 20 mars 1993, les tensions du conflit nord-irlandais atteignent un point de rupture à Warrington : deux jeunes garçons sont tués lors d’un attentat à la bombe commis par l’IRA (Armée républicaine irlandaise). En mémoire de ces enfants, et pour toutes les autres victimes, Dolores O’Riordan compose alors le morceau Zombie. À travers cette chanson, elle dénonce fermement les actions de l’IRA et s’en dissocie : « It’s not me, it’s not my family » (« Ce n’est pas moi, ce n’est pas ma famille »).

L’insurrection de Pâques 1916

La chanson fait également référence à l’insurrection de Pâques, dans le vers « It’s the same old theme since 1916 » (« C’est le même vieux thème depuis 1916 »), soulignant ainsi la durée du conflit. Le 24 avril 1916, en pleine Première Guerre mondiale, eut en effet lieu l’une des premières tentatives d’instauration d’une république irlandaise. Après 6 jours de combats et près de 400 morts, l’armée britannique reprit le pouvoir et organisa une répression féroce, menant à de très nombreuses arrestations et exécutions. Et depuis, les mêmes événements ne cessèrent de se répéter…

La couverture de l’album No Need to Argue de The Cranberries, contenant la chanson Zombie
La couverture de l’album No Need to Argue de The Cranberries, contenant la chanson Zombie © Universal Music Groupe
La couverture vinyle du single Zombie
La couverture vinyle du single Zombie © Universal Music Groupe

Zombie, une dénonciation de la violence

Plusieurs interprétations sont possibles quant aux personnes désignées par le terme “zombie”. Il peut à la fois s’agir des personnes directement impliquées dans les conflits, mais cela peut également être les populations civiles, prises entre deux feux, qui vivent dans la peur. Dans cette chanson, Dolores O’Riordan critique également très durement ceux qui restent silencieux et impassibles devant ces violences. Dans tous les cas, Zombie est une dénonciation de la guerre et constitue un véritable hymne à la paix.

Une chanson polémique ?

Pourtant, cette chanson a souvent fait polémique, que ce soit à sa sortie, ou plus récemment dans les stades de rugby. En effet, bien qu’écrite en 1993, le morceau est sorti en 1994, juste après la signature d’un cessez-le-feu. The Cranberries furent alors accusés de vouloir relancer le conflit.

Aujourd’hui, c’est plutôt le choix de dénoncer l’attentat commis par l’IRA qui interroge. Bien sûr, la mort de ces deux enfants en 1993 est une tragédie absolue, évidemment condamnable. Cependant, à travers cette chanson, est-ce finalement également la volonté d’indépendance et le souhait d’unité revendiqué par une partie des Irlandais que Dolores O’Riordan attaquait ? Nous ne le saurons sans doute jamais avec certitude…

C’est en tout cas devenu très rapidement une chanson culte, entonnée dans le monde entier. Plus grand succès du groupe, le morceau s’est hissé en première place des classements à sa sortie, connut de très nombreuses reprises et dépasse désormais le milliard d’écoutes sur les plateformes de streaming.

La musique au coeur du conflit nord-irlandais

Il faut dire que le conflit nord-irlandais aura inspiré de nombreux hymnes musicaux. Comment ne pas citer également la chanson tout aussi culte du groupe U2 Sunday, Bloody Sunday, sortie en 1982 ? Évoquant elle aussi un épisode sanglant de cette guerre civile, elle dénonce quant à elle la terrible répression exercée par l’armée britannique le dimanche 30 janvier 1972, causant 14 morts et plusieurs dizaines de blessés lors d’une manifestation pacifique.

Zombie des Cranberries, comme Sunday, Bloody Sunday de U2 ne sont pas seulement des classiques du rock irlandais, mais aussi des monuments culturels et historiques. Ces chansons rappellent que, même au cœur de la violence et de la souffrance, la musique peut être une force puissante pour la paix et l’humanité.

Pour en savoir plus :

Le clip officiel de Zombie des Cranberries :

L’émission 28 minutes d’Arte revient sur la polémique lors de la coupe du monde 2023 :

Découvrez tous les programmes d’Arts et Vie en Irlande

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France
La Bourse de Commerce : un incontournable de l’art contemporain

Par Emmanuelle Bons

Les Parisiens connaissaient extérieurement depuis toujours cet étonnant bâtiment cylindrique aux colonnes solennels et fronton richement sculpté, situé en plein cœur de la capitale. Occupé par la Chambre de commerce et de l’industrie depuis l’après-guerre, ses espaces intérieurs étaient restés mystérieux jusqu’à sa réhabilitation et son ouverture au public en 2021. Avec l’arrivée des prestigieuses collections du milliardaire François Pinault, la Bourse de Commerce est devenue un nouveau lieu de culture, à la fois innovant et parfois surprenant.

La coupole de la Bourse de Commerce
La coupole de la Bourse de Commerce © V. Dabe

Un lieu chargé d’histoire

Le site de la Bourse de Commerce de Paris est le fruit d’une très longue histoire qui débuta au XIIIe siècle. Malheureusement, il ne subsiste plus aucune trace de l’hôtel de Soissons qui s’y dressait, à l’exception de la colonne astronomique construite par Catherine de Médicis en 1574 qui trône toujours du haut de ses 31 m ! Cet élégant palais fut remplacé par une halle aux blés édifiée à la fin du XVIIIe siècle, dont seules la coupole et la forme circulaire furent sauvegardées. C’est à l’architecte Henri Blondel que l’on confia la transformation du grenier à grain en un bâtiment administratif, notamment en maçonnant la partie intérieure de la coupole de fonte et de verre et en imaginant une entrée monumentale. Le bâtiment devint alors le siège de l’activité boursière dans le domaine des marchandises agricoles et fut occupé jusqu’en 2016 par la Chambre de commerce.

Le fronton de la Bourse de Commerce
Le fronton de l'ancienne Bourse de Commerce © Vladimir Partalo/Bource de Commerce

Un site réinventé

En 2017, cet étonnant édifice fut racheté par la Mairie de Paris qui en confia la gestion à la société Artémis via un bail de 50 ans afin que François Pinault puisse y installer son importante collection d’art contemporain. L’homme d’affaire confia sa transformation à une équipe d’architectes de renom composée de Tadao Ando, de Pierre-Antoine Gatier (architecte en chef des monuments historiques) et de Lucie Niney et Thibault Marca. Ces espaces d’exposition inédits présentent depuis 3 ans maintenant des accrochages thématiques et des expositions monographiques, mais aussi des productions nouvelles, des commandes, des cartes blanches et des projets in situ… Dans ce lieu singulier aux décors époustouflants, la création internationale contemporaine a trouvé un écrin de prestige !

La coupole de la Bourse de Commerce et l'étonnant cylindre de béton de Tadao Ando
Cylindre de béton de Tadao Ando/Bourse de Commerce — Pinault Collection © Tadao Ando Architect & Associates, Niney et Marca Architectes

Une expérience artistique et sensorielle

En pénétrant dans cet imposant édifice, le visiteur est immédiatement frappé par l’immensité des lieux. Le mur cylindrique de béton brut, haut de 9 m et conçu par Tadao Ando, crée une sorte de galerie qui retarde l’accès au cœur vibrant du bâtiment : l’immense coupole de verre lumineuse et vertigineuse, surmontant l’impressionnant plan circulaire, vestige de l’ancienne halle aux grains. Le vaste espace central du rez-de-chaussée est laissé libre pour accueillir des œuvres particulièrement impressionnantes, magnifiées tout en mettant en valeur l’architecture des lieux. La déambulation à travers les espaces d’exposition suit ensuite les courbes du bâtiment, invitant les visiteurs à une circonvolution à travers des atmosphères et des thématiques parfois très variées.

La vue depuis le sommet du cylindre de Tadao Ando est spectaculaire : on peut y admirer de près les fresques monumentales représentant une apologie du commerce international entre les cinq parties du monde. Les pigeons sont-ils vraiment parvenus en entrer sous la coupole ? Non ! Ces volatiles font en réalité partie d’une installation créée par l’artiste contemporain Maurizio Cattelan, figés en plein mouvement ils sont disposés à divers endroits du bâtiment, apportant une dimension surprenante et ludique. De quoi surprendre et amuser petits et grands !

À découvrir lors de notre journée culturelle : La Fondation Pinault, du projet à la réalisation

La galerie créée par le cylindre de béton de Tadao Ando
Galerie créée par le cylindre de Tadao Ando © Bourse de Commerce — Pinault Collection © Tadao Ando Architect & Associates, Niney et Marca Architectes
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Rép. Tchèque
Les cafés historiques de Prague

Par Flavie Thouvenin

Article originellement publié dans le Arts et Vie Plus – Été 2020

 

À guère plus d’une heure de vol de nos contrées hexagonales, il est une cité aux mille tours et aux mille clochers qui ne cesse d’enchanter le voyageur. Que l’on soit féru d’architecture, de sites historiques et culturels, mélomane ou bien plutôt flâneur, Prague ravit tous les touristes, européens comme internationaux, par son décor de conte de fées et son atmosphère unique.

Vue sur Prague et le pont Charles
Vue sur Prague et le pont Charles ©A.-G. Brugeron

Depuis la place de la Vieille-Ville où se dressent les tours de Notre-Dame-du-Tyn et leurs flèches acérées, jusqu’au château qui toise fièrement la ville du haut de sa colline, en passant par l’effervescence de la ville nouvelle, la liste des visites à ne pas manquer s’allonge inexorablement. Et entre deux découvertes, pour une halte bien méritée afin de recharger ses batteries, les banquettes des cafés historiques de la capitale vous attendent. Autrefois lieux de rendez-vous de l’intelligentsia, ils conservent aujourd’hui dans leur écrin feutré l’âme de la Belle Époque et des plus grands moments de l’histoire du pays.

À lire également : Les cafés historiques de Budapest

Au temps des avant-gardes

Aujourd’hui capitale de la République tchèque indépendante depuis 1993, l’histoire de Prague fut pour le moins mouvementée. La ville prit son essor au cours du XIVe siècle, jusqu’à devenir deux siècles plus tard le centre de la vie politique, économique et culturelle de l’Europe centrale, dominant ainsi tour à tour le royaume de Bohême, le Saint Empire romain germanique puis la Tchécoslovaquie, proclamée en 1918.

C’est à la faveur de ce renouveau politique amorcé à la fin du XIXe siècle que Prague jouit d’un vaste plan de développement urbain : la cité s’étend, se modernise et cette période de paix et de prospérité économique est favorable à un bouillonnement intellectuel et artistique sans précédent. Bientôt, architectes, décorateurs, artistes et artisans en tout genre font de la belle tchécoslovaque un formidable terrain de jeu. C’est la grande époque des avant-gardes européennes, en peinture comme en architecture, et il n’est guère étonnant que Prague figure parmi les villes d’Europe au plus grand nombre de réalisations Art nouveau !

Ainsi, à l’aube du XXe siècle, dans le quartier de Nove Mesto (Nouvelle Ville) aux larges avenues, autour de l’imposante place Venceslas, les immeubles aux façades élégantes poussent comme des champignons, les passages couverts au décor fastueux se multiplient et les cafés ouvrent tour à tour. Inspirés de la Sécession viennoise et du style dit « grand café » d’Europe centrale, ces établissements modernes d’un nouveau genre, à la décoration extrêmement soignée et au service attentif, deviennent des lieux de rencontre privilégié pour l’intelligentsia de la ville.

Sur la place de la Vieille-Ville à Prague
Sur la place de la Vieille-Ville à Prague ©F. Thouvenin

La belle époque de Prague

Écrivains en vogue ou en devenir, artistes, universitaires, scientifiques, journalistes, hommes politiques : tout le monde se retrouve aux cafés Slavia, Louvre ou Impérial… Chacun y a ses habitudes, avec ses préférences pour tel ou tel établissement, et des cercles littéraires, philosophiques et artistiques s’y forment. On y vient pour discuter, échanger, s’informer en lisant les nombreux titres de presse locaux ou étrangers mis à disposition ; débattre et confronter ses opinions avec tel philosophe allemand ou tel intellectuel juif ; écrire ou déclamer ses derniers vers, faire une partie de cartes ou jouer au billard… le tout dans une ambiance enfumée qui fleurait bon le café et les effluves d’absinthe, avec un air de jazz dans les oreilles !

Bien au-delà du simple lieu de sociabilité, les cafés jouent un rôle essentiel dans le monde intellectuel, artistique et culturel et favorisent les relations entre ses différents acteurs et les diverses communautés de la ville, alors principalement tchèque, allemande et juive. Et la petite histoire y rencontre la grande histoire…

Des succursales de la révolution au renouveau touristique

Quelques décennies plus tard, sous l’ère communiste, la Belle Époque révolue, l’ambiance n’est plus à la fête. Certains cafés font grise mine, d’autres ferment, mais quelques institutions font de la résistance… Dans l’atmosphère contestataire des années 60 puis 80, face à l’occupant soviétique, ils deviennent de véritables QG pour les opposants au pouvoir en place. Et alors que la colère gronde, quelques dissidents fomentent la rébellion depuis les salles des cafés Slavia et Savoy.

La décennie qui suit voit la ville se relever petit à petit après les années moroses du communisme, mais il faudra attendre les années 2000 pour qu’une vague de rénovations coïncidant avec l’explosion du tourisme dans la Ville dorée réhabilite enfin bon nombre de ces établissements afin de leur rendre leur lustre d’autrefois. De nos jours, les touristes côtoient les locaux à la table de ces institutions de la vie pragoise, témoins d’un temps révolu, où les fantômes du passé hantent toujours les lieux…

Tour d’horizon des cafés à ne pas manquer

Le Café Slavia

Le Café Slavia, une institution parmi les cafés de Prague
Le Café Slavia © Czech Tourism

Ouvert en 1884, le Café Slavia est une institution des cafés pragois, dans le plus pur style Art déco. D’abord fréquenté par les mélomanes et les cercles littéraires de la ville du fait de sa proximité immédiate avec le Théâtre national, première scène du pays en matière de ballets, théâtres et opéras (on dit ainsi que les compositeurs Smetana et Dvorak y avaient leurs habitudes), il devient bientôt lieu de rassemblement des acteurs du mouvement nationaliste tchèque et panslaviste, d’où son nom ! Nationalisé en 1948 sous le régime communiste, c’est alors le QG de l’intelligentsia dissidente qui s’y retrouve pour fomenter la résistance : rien de moins que Vaclac Havel y a usé ses banquettes !

 

Fermé de nombreuses années suite à la révolution de Velours de 1989, il ne rouvrira ses portes qu’en 1997, rénové de la tête au pied afin de restituer toute sa splendeur d’antan : boiseries et miroirs ornent les murs, les petites tables rondes en marbre typiques accueillent les clients toujours aussi nombreux, qu’ils s’agissent de touristes de passage ou d’habitués du quartier. Petite particularité : le tableau montrant un buveur d’absinthe qui trône au fond de la salle remplace aujourd’hui la représentation de la mère des Slaves, aujourd’hui conservé à la Galerie municipale.

Le Café Louvre

À quelques encablures du Café Slavia, au 2e étage d’un immeuble de l’imposante avenue Narodni du côté de la « ville nouvelle » de Nove Mesto, le Café Louvre officie depuis 1902. Dans ce quartier qui depuis le début du siècle compte nombre de galeries, théâtres, salles de concert et clubs de jazz, il fut très fréquenté à la Belle Époque par les cercles intellectuels et littéraires tchèques et allemands. Max Brod et Franz Kafka, encore étudiants, s’y attablaient quotidiennement pour s’entretenir de leurs dernières ébauches et disserter sur la littérature de l’époque, quand Einstein venait y discuter des dernières avancées de la science à l’occasion de son séjour à l’université allemande de Prague en 1911-1912…

 

Il faut dire que le fait qu’il soit entièrement électrifié (une première pour ce type d’établissement dans la ville), disposant de multiples salles pouvant accueillir près 800 clients (il fut un temps le plus grand café de tout l’empire austro-hongrois !) et d’une partie accessible même aux femmes (dont la fréquentation des cafés était jusqu’alors interdite… sic), faisait des lieux un modèle du progrès et de la modernité.

Le Café Impérial

Salle du Café Impérial
Salle du Café Impérial © Café Impérial

Situé un peu plus à l’écart du centre historique privilégié des touristes, le Café Impérial vaut le détour sans hésitation aucune ! Ouvert en 1914, sa flamboyante décoration intérieure, faite de carreaux de céramiques d’inspiration orientale – fleurs, arabesques, animaux et scène mauresques – recouvrant ses murs et ses colonnes et son parquet en bois lustré en font l’un des plus beaux cafés de la ville.  Ici aussi, le tout Prague se retrouvait et l’on dit que KafkaLeos Janacek – l’un des plus brillants compositeurs du pays – ou Tomas Garrigue Masaryk – rien de moins que le premier président de l’ancienne république tchécoslovaque – y avaient leur table. Aujourd’hui, l’ambiance y est un brin plus chic et la cuisine, tenu par un chef réputé, est dite raffinée.

 

Le Café Savoy

De l’autre côté de la Vltava, dans le quartier de Mala Strana, le Café Savoy régale depuis 1893. À l’intérieur, le visiteur ne sait plus où donner de la tête : l’œil s’attarde tantôt sur les boiseries et les dorures rutilantes au style Art déco qui ornent les murs, tantôt sur les fresques néo-Renaissance du plafond qui trônent à 7 m au-dessus de nos têtes, tantôt sur les vitrines du comptoir rempli de pâtisseries toutes plus alléchantes les unes que les autres… Lieu de rencontres populaires, il fut tout comme ses concurrents très fréquenté à la Belle Époque ainsi que dans les années suivants la révolution de Velours. Ici aussi, on y vient autant pour se sustenter que pour sentir entre ses murs l’ambiance d’un passé révolu.

Le Café Grand Orient

Le décor cubiste du Café Grand Orient
Le décor cubiste du Café Grand Orient © Czech Tourism

Logé au 1er étage de la maison à la Vierge Noire, bâtiment cubiste situé dans la Vieille-Ville et pensé par l’architecte Josef Gocar, le décor du Café Grand Orient diffère des autres cafés historiques pragois et mérite le détour… Il s’agit en effet de l’unique café de style cubiste au monde ! Ici, du sol au plafond, des chaises jusqu’aux lustres, des tables jusqu’aux porte-manteaux, tout est cubiste !

 

Ce n’est guère une surprise lorsque l’on sait que Prague est la seule ville où le cubisme s’est invité dans l’architecture, et jusque dans le mobilier et l’aménagement intérieur. Inauguré en 1912, ce café aura pourtant eu une courte existence : déjà jugé démodé, il ferme dans les années 20… pour rouvrir plus de 80 ans plus tard ! Rénové à partir de photos d’époque, il restitue à la perfection les lignes si caractéristiques du cubisme dans un surprenant souci du détail. Une curiosité à ne pas manquer lors de votre prochain séjour !

Le Café de la Maison municipale

Le Café de la Maison municipale
Le Café de la Maison municipale © Wikimedia Commons

À quelques minutes de la maison à la Vierge noire se tient une autre institution. Le café de la Maison municipale conserve encore de nos jours le cachet des cafés typiques des années 1900 et leur indémodable élégance Art nouveau : ici aussi on admire les enfilades de marbres et de chrome, les lustres suspendus et l’impressionnante hauteur sous plafond. Situé sur la place de la République, à quelques mètres de la tour Poudrière et au rez-de-chaussée de la Maison municipale, centre de la vie culturelle pragoise et tchèque à son ouverture en 1912, il sera le lieu de rencontre privilégié des artistes et musiciens qui se produisaient dans la salle voisine, où bals et concerts se succédaient dans les années 20 et 30.

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Par Flavie Thouvenin

Article originellement publié dans le Arts et Vie Plus – Été 2020

 

À guère plus d’une heure de vol de nos contrées hexagonales, il est une cité aux mille tours et aux mille clochers qui ne cesse d’enchanter le voyageur. Que l’on soit féru d’architecture, de sites historiques et culturels, mélomane ou bien plutôt flâneur, Prague ravit tous les touristes, européens comme internationaux, par son décor de conte de fées et son atmosphère unique.

Vue sur Prague et le pont Charles
Vue sur Prague et le pont Charles ©A.-G. Brugeron

Depuis la place de la Vieille-Ville où se dressent les tours de Notre-Dame-du-Tyn et leurs flèches acérées, jusqu’au château qui toise fièrement la ville du haut de sa colline, en passant par l’effervescence de la ville nouvelle, la liste des visites à ne pas manquer s’allonge inexorablement. Et entre deux découvertes, pour une halte bien méritée afin de recharger ses batteries, les banquettes des cafés historiques de la capitale vous attendent. Autrefois lieux de rendez-vous de l’intelligentsia, ils conservent aujourd’hui dans leur écrin feutré l’âme de la Belle Époque et des plus grands moments de l’histoire du pays.

À lire également : Les cafés historiques de Budapest

Au temps des avant-gardes

Aujourd’hui capitale de la République tchèque indépendante depuis 1993, l’histoire de Prague fut pour le moins mouvementée. La ville prit son essor au cours du XIVe siècle, jusqu’à devenir deux siècles plus tard le centre de la vie politique, économique et culturelle de l’Europe centrale, dominant ainsi tour à tour le royaume de Bohême, le Saint Empire romain germanique puis la Tchécoslovaquie, proclamée en 1918.

C’est à la faveur de ce renouveau politique amorcé à la fin du XIXe siècle que Prague jouit d’un vaste plan de développement urbain : la cité s’étend, se modernise et cette période de paix et de prospérité économique est favorable à un bouillonnement intellectuel et artistique sans précédent. Bientôt, architectes, décorateurs, artistes et artisans en tout genre font de la belle tchécoslovaque un formidable terrain de jeu. C’est la grande époque des avant-gardes européennes, en peinture comme en architecture, et il n’est guère étonnant que Prague figure parmi les villes d’Europe au plus grand nombre de réalisations Art nouveau !

Ainsi, à l’aube du XXe siècle, dans le quartier de Nove Mesto (Nouvelle Ville) aux larges avenues, autour de l’imposante place Venceslas, les immeubles aux façades élégantes poussent comme des champignons, les passages couverts au décor fastueux se multiplient et les cafés ouvrent tour à tour. Inspirés de la Sécession viennoise et du style dit « grand café » d’Europe centrale, ces établissements modernes d’un nouveau genre, à la décoration extrêmement soignée et au service attentif, deviennent des lieux de rencontre privilégié pour l’intelligentsia de la ville.

Sur la place de la Vieille-Ville à Prague
Sur la place de la Vieille-Ville à Prague ©F. Thouvenin

La belle époque de Prague

Écrivains en vogue ou en devenir, artistes, universitaires, scientifiques, journalistes, hommes politiques : tout le monde se retrouve aux cafés Slavia, Louvre ou Impérial… Chacun y a ses habitudes, avec ses préférences pour tel ou tel établissement, et des cercles littéraires, philosophiques et artistiques s’y forment. On y vient pour discuter, échanger, s’informer en lisant les nombreux titres de presse locaux ou étrangers mis à disposition ; débattre et confronter ses opinions avec tel philosophe allemand ou tel intellectuel juif ; écrire ou déclamer ses derniers vers, faire une partie de cartes ou jouer au billard… le tout dans une ambiance enfumée qui fleurait bon le café et les effluves d’absinthe, avec un air de jazz dans les oreilles !

Bien au-delà du simple lieu de sociabilité, les cafés jouent un rôle essentiel dans le monde intellectuel, artistique et culturel et favorisent les relations entre ses différents acteurs et les diverses communautés de la ville, alors principalement tchèque, allemande et juive. Et la petite histoire y rencontre la grande histoire…

Des succursales de la révolution au renouveau touristique

Quelques décennies plus tard, sous l’ère communiste, la Belle Époque révolue, l’ambiance n’est plus à la fête. Certains cafés font grise mine, d’autres ferment, mais quelques institutions font de la résistance… Dans l’atmosphère contestataire des années 60 puis 80, face à l’occupant soviétique, ils deviennent de véritables QG pour les opposants au pouvoir en place. Et alors que la colère gronde, quelques dissidents fomentent la rébellion depuis les salles des cafés Slavia et Savoy.

La décennie qui suit voit la ville se relever petit à petit après les années moroses du communisme, mais il faudra attendre les années 2000 pour qu’une vague de rénovations coïncidant avec l’explosion du tourisme dans la Ville dorée réhabilite enfin bon nombre de ces établissements afin de leur rendre leur lustre d’autrefois. De nos jours, les touristes côtoient les locaux à la table de ces institutions de la vie pragoise, témoins d’un temps révolu, où les fantômes du passé hantent toujours les lieux…

Tour d’horizon des cafés à ne pas manquer

Le Café Slavia

Le Café Slavia, une institution parmi les cafés de Prague
Le Café Slavia © Czech Tourism

Ouvert en 1884, le Café Slavia est une institution des cafés pragois, dans le plus pur style Art déco. D’abord fréquenté par les mélomanes et les cercles littéraires de la ville du fait de sa proximité immédiate avec le Théâtre national, première scène du pays en matière de ballets, théâtres et opéras (on dit ainsi que les compositeurs Smetana et Dvorak y avaient leurs habitudes), il devient bientôt lieu de rassemblement des acteurs du mouvement nationaliste tchèque et panslaviste, d’où son nom ! Nationalisé en 1948 sous le régime communiste, c’est alors le QG de l’intelligentsia dissidente qui s’y retrouve pour fomenter la résistance : rien de moins que Vaclac Havel y a usé ses banquettes !

 

Fermé de nombreuses années suite à la révolution de Velours de 1989, il ne rouvrira ses portes qu’en 1997, rénové de la tête au pied afin de restituer toute sa splendeur d’antan : boiseries et miroirs ornent les murs, les petites tables rondes en marbre typiques accueillent les clients toujours aussi nombreux, qu’ils s’agissent de touristes de passage ou d’habitués du quartier. Petite particularité : le tableau montrant un buveur d’absinthe qui trône au fond de la salle remplace aujourd’hui la représentation de la mère des Slaves, aujourd’hui conservé à la Galerie municipale.

Le Café Louvre

À quelques encablures du Café Slavia, au 2e étage d’un immeuble de l’imposante avenue Narodni du côté de la « ville nouvelle » de Nove Mesto, le Café Louvre officie depuis 1902. Dans ce quartier qui depuis le début du siècle compte nombre de galeries, théâtres, salles de concert et clubs de jazz, il fut très fréquenté à la Belle Époque par les cercles intellectuels et littéraires tchèques et allemands. Max Brod et Franz Kafka, encore étudiants, s’y attablaient quotidiennement pour s’entretenir de leurs dernières ébauches et disserter sur la littérature de l’époque, quand Einstein venait y discuter des dernières avancées de la science à l’occasion de son séjour à l’université allemande de Prague en 1911-1912…

 

Il faut dire que le fait qu’il soit entièrement électrifié (une première pour ce type d’établissement dans la ville), disposant de multiples salles pouvant accueillir près 800 clients (il fut un temps le plus grand café de tout l’empire austro-hongrois !) et d’une partie accessible même aux femmes (dont la fréquentation des cafés était jusqu’alors interdite… sic), faisait des lieux un modèle du progrès et de la modernité.

Le Café Impérial

Salle du Café Impérial
Salle du Café Impérial © Café Impérial

Situé un peu plus à l’écart du centre historique privilégié des touristes, le Café Impérial vaut le détour sans hésitation aucune ! Ouvert en 1914, sa flamboyante décoration intérieure, faite de carreaux de céramiques d’inspiration orientale – fleurs, arabesques, animaux et scène mauresques – recouvrant ses murs et ses colonnes et son parquet en bois lustré en font l’un des plus beaux cafés de la ville.  Ici aussi, le tout Prague se retrouvait et l’on dit que KafkaLeos Janacek – l’un des plus brillants compositeurs du pays – ou Tomas Garrigue Masaryk – rien de moins que le premier président de l’ancienne république tchécoslovaque – y avaient leur table. Aujourd’hui, l’ambiance y est un brin plus chic et la cuisine, tenu par un chef réputé, est dite raffinée.

 

Le Café Savoy

De l’autre côté de la Vltava, dans le quartier de Mala Strana, le Café Savoy régale depuis 1893. À l’intérieur, le visiteur ne sait plus où donner de la tête : l’œil s’attarde tantôt sur les boiseries et les dorures rutilantes au style Art déco qui ornent les murs, tantôt sur les fresques néo-Renaissance du plafond qui trônent à 7 m au-dessus de nos têtes, tantôt sur les vitrines du comptoir rempli de pâtisseries toutes plus alléchantes les unes que les autres… Lieu de rencontres populaires, il fut tout comme ses concurrents très fréquenté à la Belle Époque ainsi que dans les années suivants la révolution de Velours. Ici aussi, on y vient autant pour se sustenter que pour sentir entre ses murs l’ambiance d’un passé révolu.

Le Café Grand Orient

Le décor cubiste du Café Grand Orient
Le décor cubiste du Café Grand Orient © Czech Tourism

Logé au 1er étage de la maison à la Vierge Noire, bâtiment cubiste situé dans la Vieille-Ville et pensé par l’architecte Josef Gocar, le décor du Café Grand Orient diffère des autres cafés historiques pragois et mérite le détour… Il s’agit en effet de l’unique café de style cubiste au monde ! Ici, du sol au plafond, des chaises jusqu’aux lustres, des tables jusqu’aux porte-manteaux, tout est cubiste !

 

Ce n’est guère une surprise lorsque l’on sait que Prague est la seule ville où le cubisme s’est invité dans l’architecture, et jusque dans le mobilier et l’aménagement intérieur. Inauguré en 1912, ce café aura pourtant eu une courte existence : déjà jugé démodé, il ferme dans les années 20… pour rouvrir plus de 80 ans plus tard ! Rénové à partir de photos d’époque, il restitue à la perfection les lignes si caractéristiques du cubisme dans un surprenant souci du détail. Une curiosité à ne pas manquer lors de votre prochain séjour !

Le Café de la Maison municipale

Le Café de la Maison municipale
Le Café de la Maison municipale © Wikimedia Commons

À quelques minutes de la maison à la Vierge noire se tient une autre institution. Le café de la Maison municipale conserve encore de nos jours le cachet des cafés typiques des années 1900 et leur indémodable élégance Art nouveau : ici aussi on admire les enfilades de marbres et de chrome, les lustres suspendus et l’impressionnante hauteur sous plafond. Situé sur la place de la République, à quelques mètres de la tour Poudrière et au rez-de-chaussée de la Maison municipale, centre de la vie culturelle pragoise et tchèque à son ouverture en 1912, il sera le lieu de rencontre privilégié des artistes et musiciens qui se produisaient dans la salle voisine, où bals et concerts se succédaient dans les années 20 et 30.

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