Par Emmanuelle Bons
Le 20 mai prochain s’ouvrira la 18e édition de la Biennale d’architecture de Venise en plein cœur de la Cité des doges. Cet événement d’envergure internationale, résolument tourné vers demain comme l’indique son titre Le laboratoire du futur, s’interrogera non seulement sur l’avenir de l’architecture mais aussi celui de la planète, en se focalisant sur des problématiques à la fois environnementales et sociétales. Ce grand rendez-vous des aficionados de la création sera en effet l’occasion de rassembler le travail de 64 nations, venues présenter leurs innovations et leur point de vue sur le monde.
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La Biennale de Venise, qu’est-ce que c’est ?
Organisée tous les deux ans, la Biennale de Venise rassemble sous forme d’expositions, de spectacles, de projections… toutes les formes d’expression artistique possibles, venues du monde entier. Les représentants de tous les pays participants concourent afin de remporter des prix aussi prestigieux que le Lion d’or de la Mostra pour le cinéma. La Biennale d’architecture se tient tous les 2 ans en alternance avec celle consacrée à l’art contemporain.
Quand est-elle née ?
C’est en 1893 que la municipalité de Venise eut l’idée de créer une exposition biennale d’art afin de célébrer les 25 ans de mariage du roi Humbert Ier et de Marguerite de Savoie. Ce projet ne verra le jour que 2 ans plus tard, sous le nom d’Exposition internationale d’Art de la Cité de Venise. À cette époque, fut construit le premier pavillon (aujourd’hui pavillon central) au cœur des jardins créés dans le quartier de Castello par Napoléon Bonaparte. Des pavillons nationaux destinés à accueillir les œuvres des différents pays participants furent édifiés par la suite à ses côtés dans les jardins d’Arsenal, avant que la Biennale n’investisse toute la ville.
Devenue une entité autonome en 1930, la Biennale d’art a également vite été rejointe par l’Exposition de musique contemporaine (1930), l’Exposition internationale d’art cinématographique (1932), ainsi que la Biennale de théâtre (1934), d’architecture (1980) et de danse (1999). La Cité des doges sert donc de point de convergence de tous les arts dont les pratiquants se retrouvent autour de thématiques propres à chaque époque.
Quoi de neuf en 2023 ?
Pour sa 18e édition, la Biennale d’architecture a choisi de mettre en lumière le continent africain dont les émissaires représenteront près de la moitié des participants. La commissaire Lesley Lokko, romancière et architecte, ghanéenne et écossaise, a souhaité renverser les codes du milieu de l’architecture, essentiellement blanc et dominé par la pensée occidentale, en plaçant l’Afrique au cœur de l’événement. Des problématiques à la fois humaines ou sociétales seront soulevées, avec notamment l’évocation des flux migratoires, mais aussi des questions environnementales. Selon le président de Biennale Roberto Cicutto : « Elle [Lesley Lokko] part de son continent d’origine, l’Afrique, pour en raconter toutes les crises – historiques, économiques, climatiques et politiques – et dire : “Nous avons connu beaucoup des événements qui sont en train de se produire dans le reste du monde. Alors rencontrons-nous pour comprendre où nous nous sommes trompés jusqu’à présent et comment affronter le futur.” »