À l’assaut du Salar d’Uyuni
Par Catherine Lecomte
Du Pérou à la Bolivie, le circuit Arts et Vie « Route des Incas » conjugue, à très haute altitude, découverte des vestiges d’une des plus grandes civilisations précolombienne et splendeurs naturelles de l’Altiplano. Parmi ses dernières, suspendu à 3 660 m de haut, se trouve le Salar d’Uyuni : le plus grand désert de sel au monde et ses immensités d’un blanc immaculé. Catherine Lecomte, qui a eu, il y a quelques années, l’opportunité d’accompagner un groupe lors de ce grand périple, nous raconte sa rencontre avec le Salar.
Le Salar d’Uyuni à la saison des pluies
Au sud de la Bolivie, près de la frontière chilienne, le Salar d’Uyuni s’étend sur plus de 10 000 km2. À la saison sèche, c’est un immense plateau de sel, entièrement blanc et parfaitement plat, à la surface duquel se dessinent des milliers de formes polygonales, dues au phénomène d’évaporation. Au milieu de cette gigantesque mer de sel, quelques “îles” recouvertes de cactus affleurent, dont la célèbre Incahuasi, la « maison de l’Inca » et l’on aperçoit au loin le volcan Tunapa.
À la saison des pluies cependant, le Salar change parfois de visage. Recouvert d’eau, il se transforme alors en un gigantesque miroir. Le paysage, déjà impressionnant le reste de l’année, devient à ce moment-là absolument fabuleux. C’était le cas lors de notre séjour dans le Salar.
La traversée du miroir
Nous étions arrivés la veille à Uyuni, une petite bourgade toute proche du Salar dont elle partage le nom. Le matin, nous prîmes place à bord des véhicules 4×4 qui devaient nous emmener au cœur du Salar, la journée entière étant consacrée à sa découverte et son exploration.
Les chauffeurs de 4×4 nous conduisirent d’abord à travers une route de sel affleurant l’eau. Le paysage, déjà, était sublime. Cependant, les 4×4 ralentirent rapidement avant de s’arrêter devant une large étendue d’eau. Là, nos chauffeurs s’amusèrent à nous faire croire qu’il serait impossible de traverser le Salar inondé… juste avant de “se jeter à l’eau” ! Le ciel s’y reflétant, nous ne pouvions évaluer la profondeur de l’eau, qui ne recouvrait la couche de sel en réalité que de quelques centimètres.
Passé un moment de stupeur, notre expédition reprit son cours pour notre plus grand plaisir. Nous ouvrions de grands yeux pour essayer de capter au mieux la beauté du lieu, d’autant plus éblouissante que nous avions cru un instant en être privés.
Un site en danger
Malheureusement pour ces fabuleux paysages, le sol du Salar d’Uyuni dissimule de nombreuses richesses qui attirent les convoitises… La collecte du sel du désert est, pour sa part, suffisamment limitée pour ne pas risquer d’épuiser cet immense gisement qu’est le Salar.
Cependant, la région regorge également de lithium, un métal servant notamment à la fabrication – en constante augmentation – de piles électriques et batteries rechargeables… L’exploitation de cet « or blanc » dans le Salar laisse à craindre que ce superbe endroit ne disparaisse petit à petit, et l’on ne peut qu’espérer que des mesures de protection soient rapidement mises en place.
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